Législatives 2026: les partis politiques entre «rente» des quotas et appels au renouveau

Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, lors du Conseil national de la formation politique, tenu le 2 mars 2024 à Bouznika.

À l’approche des législatives de 2026, les principaux partis politiques peaufinent leurs propositions de réforme électorale. Le débat révèle des tensions entre la volonté de moderniser la vie publique et le maintien du système de quotas, que d’aucuns considèrent comme une rente politique au service des élites. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 29/08/2025 à 18h41

Alors que des militants réclament la fin des quotas qui permettent aux proches des notables d’obtenir des sièges parlementaires et locaux, les grands partis ont décidé de conserver ce système. Cette pratique est pourtant vivement critiquée et souvent dénoncée comme une «rente politique», selon Assabah dans son édition du week-end du 30 et 31 août.

Lors d’une rencontre d’étude organisée mercredi dernier à la Chambre des représentants par le groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a plaidé pour le renforcement de la présence des femmes dans les instances élues, tout en insistant sur la nécessité de garantir des élections «dont les Marocains puissent être fiers». Cette réunion, qui a rassemblé les cadres et structures du parti de la balance, avait pour objectif de finaliser un mémorandum à soumettre au ministère de l’Intérieur, au même titre que les autres formations politiques.

Ce document doit essentiellement porter sur le cadre réglementaire d’organisation des élections législatives de 2026, lit-on. Dans son allocution, Nizar Baraka a souligné l’importance de cette échéance pour consolider la position du Parti de l’Istiqlal sur l’échiquier national. La direction du parti a, par ailleurs, réaffirmé son engagement total dans la dynamique de réforme initiée par le Roi dans son dernier discours du Trône, relative à la refonte du système électoral. La note istiqlalienne aborde des propositions concernant aussi bien les aspects juridiques et institutionnels que les dimensions éthiques, financières et médiatiques de la compétition électorale, lit-on. Mais rien sur la fin des quotas.

Idem pour le Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), qui s’est réuni en début de semaine pour examiner et valider son propre mémorandum sur la réforme du dispositif électoral. Dans un communiqué, le PPS a expliqué que ses propositions visent à «moraliser et assainir» le champ électoral, encourager une participation massive des citoyens et renforcer la représentativité des femmes, des jeunes, des compétences et des Marocains du monde. Le parti insiste aussi sur la nécessité de revoir le découpage électoral, d’améliorer les mécanismes de supervision, de mettre à jour les listes électorales et d’optimiser les procédures numériques, financières et organisationnelles.

Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a lui aussi élaboré une contribution axée sur le contexte particulier des élections de 2026 et les enjeux qui y sont liés. Sa note rappelle les fondements de ses propositions, articulées autour de trois niveaux: juridique, organisationnel et technique.

À travers ces différentes initiatives, les partis cherchent à peser sur la refonte du cadre électoral en vue d’un scrutin 2026 présenté comme décisif. Mais derrière le consensus sur la nécessité de réformes, les débats révèlent aussi les tensions persistantes entre la volonté affichée de modernisation et le maintien de pratiques dénoncées comme relevant du clientélisme et du conservatisme politique, conclut Assabah.

Par La Rédaction
Le 29/08/2025 à 18h41