Législatives 2026: le PJD dévoile ses principales propositions de réforme du code électoral

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, à Rabat le 29 août 2025 (Y.Mannan/Le360).

Le 29/08/2025 à 15h49

VidéoLe PJD a tenu, ce vendredi à Rabat, une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté le contenu de son mémorandum adressé au ministère de l’Intérieur. Parmi ses principales propositions en vue des législatives de 2026 figure l’adoption d’un quotient électoral calculé sur la base des suffrages exprimés, et non plus sur celle des électeurs inscrits.

Le Parti de la justice et du développement (PJD) a réaffirmé aujourd’hui son opposition au mode de calcul du quotient électoral basé sur les inscrits, tel qu’appliqué lors des législatives de 2021. Ses trois principaux dirigeants — Abdelilah Benkirane, secrétaire général, Driss Azami Alami El Idrissi, premier vice-secrétaire général, et Abdellah Bouanou, membre du secrétariat général — ont défendu un retour à un quotient fondé sur les votants effectifs, estimant que ce système garantit une meilleure représentativité.

Insistant sur la «responsabilité» du ministère de l’Intérieur dans l’organisation des prochaines élections, prévues en 2026, le parti a exigé qu’elles soient menées dans un climat d’«honnêteté» et de «transparence». Le PJD a également souligné l’importance de doter les magistrats, chargés du contentieux électoral, de moyens techniques et logistiques suffisants afin de traiter rapidement les recours.

Le parti d’obédience islamiste a mis en garde contre le risque de désaffection des jeunes électeurs et appelé le gouvernement à éviter que son «échec» n’aggrave le climat politique.

Dans la perspective du prochain scrutin, la direction du PJD a confirmé que la formation présentera des candidats dans l’ensemble des circonscriptions du royaume.

Parmi les propositions phares défendues par le parti figure le rétablissement de la liste nationale des jeunes, supprimée en 2021. Ce dispositif, qui avait permis en 2016 l’élection de 90 députés (60 hommes et 30 femmes), doit, selon le PJD, être réintroduit afin de «doter le pays d’une élite à la hauteur des enjeux politiques».

S’agissant du mode de scrutin, le PJD plaide pour le maintien du suffrage universel direct avec scrutin de liste à la proportionnelle. Le parti appelle en outre à un découpage administratif «équilibré», proportionné à la démographie des circonscriptions, soulignant que certaines zones rurales peu peuplées disposent encore d’un nombre d’élus supérieur à celui de grandes agglomérations.

Abdellah Bouanou a également insisté sur la nécessité de criminaliser l’usage de «l’argent sale» lors des campagnes électorales et a suggéré de réduire le nombre actuel de bureaux de vote, estimé à 43.000, afin d’optimiser l’organisation du scrutin.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mennan
Le 29/08/2025 à 15h49