Devant la Commission de l’intérieur du Parlement, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis en garde, mercredi 12 novembre, contre la propagation de rumeurs et de fausses nouvelles susceptibles d’entacher la transparence et la sincérité du scrutin législatif de septembre 2026. Le ministre a rappelé que les auteurs de ces manipulations — quel qu’en soit le vecteur — s’exposent à des sanctions pénales allant de deux à cinq ans d’emprisonnement, au titre des dispositions protégeant l’intégrité du processus électoral.
Abdelouafi Laftit a, à ce titre, pointé le recours abusif à l’intelligence artificielle, qui facilite la fabrication et la diffusion de contenus trompeurs (deepfakes, détournements audio-vidéo, faux sondages), de nature à altérer la formation d’un consentement éclairé. «La moralisation du jeu électoral est la condition première de la consolidation démocratique», a-t-il insisté, appelant à une vigilance accrue des institutions, des partis et des plateformes numériques.
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Le membre de l’Exécutif présentait, à cette occasion, les amendements au projet de loi organique relatif à l’élection de la Chambre des représentants, ainsi qu’un paquet législatif afférent à la formation de la Chambre, au régime du scrutin (listes électorales, campagne, contrôle des dépenses) et au statut des partis politiques. Parmi les évolutions notables, le ministre a souligné l’institutionnalisation de l’inscription électronique sur les listes électorales pour tous les citoyens âgés de 18 ans et plus, résidant au Maroc comme à l’étranger — une mesure destinée à élargir le corps électoral, simplifier les démarches et réduire les contentieux d’inscription.
Afin de prévenir les manipulations de l’opinion et les tentatives d’influence indue durant la période sensible précédant le vote, le texte entérine en outre l’interdiction stricte des sondages d’opinion et de leur publication dans les délais fixés par la loi. Cette disposition vise à préserver l’égalité de traitement entre compétiteurs, à limiter les effets de bandwagon et à garantir une campagne régulée, fondée sur des programmes, des débats et des données vérifiées.
En filigrane, le gouvernement entend ainsi sécuriser l’architecture électorale et renforcer la confiance publique dans les urnes, en conjuguant modernisation des procédures, responsabilisation des acteurs et répression des dérives susceptibles de fragiliser la légitimité du scrutin.








