Le matériel militaire d’occasion, qu’il soit usagé ou périmé, ne doit en aucun tomber entre d’autres mains que celles de l’institution militaire. Ainsi, selon les informations reprises en écho par les quotidiens Assabah et Al Massae, dans leur édition de ce mercredi 24 janvier, c’est le roi Mohammed VI qui s’est opposé, lors du Conseil des ministres de lundi dernier à Casablanca, à l’adoption d’un projet qui allait ouvrir la voie à la vente de certains matériels militaires d’occasion.
Les deux quotidiens rappellent que ce projet avait été adopté lors du Conseil de gouvernement du 12 janvier dernier. Il aurait ainsi permis à l’Etablissement central de gestion et de stockage des matériels (ECGSM), relevant du ministère délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l’Administration de la défense nationale, de «mettre en vente des matériels et matières utilisés par les Forces armées royales après leur expiration, conformément à des procédures simplifiées respectant les mesures de sécurité et de confidentialité, sans avoir recours à leur tri et découpage afin de minimiser ainsi les coûts». Dixit Mustapha El Khalfi, ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, à l’issue du conseil de gouvernement précité.
Al Massae rapporte aussi que, selon les données du ministère de l’Economie et des finances, l’ECGSM, établissement créé en 2015, a déjà mis en place les procédures de vente d’importants stocks de matériel militaire usagé, et prévoyait d’importantes recettes à l’issue de cette opération. Sauf que les considérations sécuritaires ont été apparemment bâclées par ce fameux projet de décret N° 2.17.808.
Ainsi, Assabah, se basant sur les termes du communiqué du cabinet royal en ce sens, rapporte que le rejet par Mohammed VI de ce décret est surtout justifié par le fait que «la mise en circulation de matériels militaires d’occasion à l’intérieur du territoire national pourrait porter atteinte à l’intégrité et à la sécurité des citoyens». Il s’agit aussi d’«éviter les effets négatifs ayant marqué des expériences similaires dans d’autres pays», conclut le communiqué.