Le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Cuba vu par la presse

Le roi Mohammed VI en compagnie de la princesse Lalla Salma à La Havane.

Le roi Mohammed VI en compagnie de la princesse Lalla Salma à La Havane. . Dr

Revue de presseKiosque360. Le Maroc poursuit sa politique de «frappes anticipées». Après l’Afrique, où il a pris les bastions du Polisario un à un, c’est en Amérique latine que le royaume signe un nouvel exploit par la reprise des relations diplomatiques avec Cuba.

Le 23/04/2017 à 21h34

La diplomatie de l’ouverture sur les adversaires du Maroc et de la construction des partenariats avec les grands alliés du Polisario dépasse le cadre de l’Afrique. En effet, moins de trois mois après avoir repris son siège à l’Union Africaine et quelques jours seulement après une visite «touristique» royale à Cuba, le Maroc annonce la reprise de ses relations diplomatique avec ce pays d’Amérique latine, après une rupture de 37 ans. Dans quelques jours, affirme le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 24 avril, la nouvelle ambassade du Maroc à La Havane côtoiera celle du Polisario, dont Cuba est le plus grand soutien militaire et logistique après l’Algérie.

Selon le journal, la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays n’est pas fortuite et intervient après plusieurs mois de gestation. Elle a été, surtout, précédée par une activité intense dans les relations entre le Polisario et Cuba et une série de rencontres entre les responsables des deux parties. Le journal rappelle, en outre, qu'à l'heure où le Maroc s’apprêtait à intégrer l’UA, ses adversaires dans le Continent ont tenu à accueillir le Roi Mohammed VI avec une exposition de photos retraçant les relations entre l’Afrique et Cuba, invité d’honneur du Sommet africain de janvier, mettant notamment en avant des photos de Fidel Castro avec les responsables algériens. 

Le journal, citant quotidien espagnol El Pais, affirme que le chef du Polisario, qui avait rencontré une délégation du ministère cubain des Affaires étrangères, avait été mis au courant de l’intention du Cuba de reprendre ses relations diplomatiques avec le Maroc. D’où une agitation sans précédent aussi bien à Alger que dans la direction des camps de Tindouf. Par ailleurs, affirme le journal qui cite l’expert espagnol et spécialiste des affaires maghrébines et du monde musulman, Bernabé Lopez Garcia, avec la reprise des relations diplomatique entre les deux pays, «Cuba pourrait jouer le rôle d’intermédiaire entre le Maroc et le Polisario». Cela, affirme cet expert, alors que le nouveau secrétaire général de l’ONU vient d’annoncer une nouvelle dynamique dans la gestion du dossier du Sahara marocain.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du lundi 24 avril, affirme, pour sa part, que la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Cuba s’inscrit dans la politique «des frappes anticipées» initiée par le Maroc en Afrique et qui s’étend désormais à d’autres régions du monde. Cette initiative a eu pour résultat de contraindre les adversaires du Maroc, notamment l’Algérie, à adopter une politique de défense pour tenter de limiter l’impact des actions du Maroc sur la scène internationale.

De même, affirme le journal, cette décision historique intervient au moment où les délégations des centrales syndicales, représentant 15 pays de l’Amérique latine et réunies en Colombie, ont signé la «Déclaration de Bogota» dans laquelle elles ont salué le retour du Maroc à l’Union africaine et, surtout, son initiative de mettre en place la régionalisation avancée dans ses provinces du Sud. Ce qui a été un coup dur pour le Polisario qui compte plusieurs alliés dans cette région du Monde.

Le récent communiqué du ministère des Affaires étrangères, qui s’est dit préoccupé par la situation en Venezuela, fait également partie de cette série de «frappes anticipées» et ne manquera pas de faire des remous. Le Pérou a d’ailleurs été le premier pays de la région à avoir salué cette position, à travers une motion adoptée par son Parlement.

Par Amyne Asmlal
Le 23/04/2017 à 21h34