Lors de chaque sommet de l’UA ou sa participation dans les forums de partenariat internationaux, les observateurs découvrent le poids réel du Polisario au sein de cette organisation régionale. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 19 septembre, que cette présence met, de plus en plus, dans l'embarras ses alliés traditionnels et à leur tête l’Algérie et l’Afrique du Sud.
Que ce soit pendant la tenue de TICAD 8 ou lors des festivités d’investiture de certains présidents africains, la présence de Brahim Ghali a semé beaucoup de confusion. De nombreux pays africains se sont retrouvés coincés entre le réalisme de l’approche marocaine et le chantage de l’Algérie. Des pressions, qui malgré leur intensité, ont produit le résultat inverse de l’effet escompté et ont révélé la position fragile des séparatistes.
Autant dire que les dirigeants africains sont de plus en enclins à l’expulser de l’UA car sa présence ne cesse d’envenimer les relations bilatérales des pays dans le continent. Il faut rappeler que le Polisario a été admis à l’OUA (ancêtre de l’ UA) en 1984 après que Mouammar Kadhafi a acheté le quorum requis et obligé plusieurs pays africains, fragiles et pauvres, à accepter ce corps étranger. Il faut avouer que le retrait du Maroc de l’OUA a beaucoup contribué au maintien du front séparatiste dans cette organisation. Car, depuis, son adhésion ne faisait plus l’objet de questionnements excepté dans quelques occasions quand des amis du Maroc avaient tenté d’évoquer cette hérésie juridique couverte, financièrement et politiquement, par l’Algérie et ses alliés.
Le quotidien Assabah souligne qu’après les changements qu’a connus le dossier du Sahara marocain au niveau de l’ONU et sur le terrain ainsi que le retour du Maroc à l’UA, la présence illégale du Polisario est devenue de plus en plus contestée. C’est ce qui a levé le masque sur l’hypocrisie de l’Algérie qui a tant clamé qu’elle n’était pas partie prenante dans ce conflit. Le régime militaire a mobilisé, ouvertement, toutes ses potentialités diplomatiques et financières pour sauver les meubles après la multiplication de l’ouverture des consulats africains à Laâyoune et Dakhla. Car à chaque fois que le nombre de ces consulats généraux augmente, le Maroc s’approchera de plus en plus du quorum pour révoquer le Polisario de l’UA.
Une expulsion qui sera une déroute totale pour les généraux d’Alger qui se retrouveront confrontés aux sahraouis dans les camps et au peuple algérien qui paie les pots cassés de leur projet raté. C’est dire que la présence du Polisario au sein de l’UA est devenue une question de forme et non pas de fond. Plus tôt que plus tard les Africains vont le révoquer car l’Algérie ne pourra pas jouer, indéfiniment, avec le sort d’un continent en continuant de soutenir une entité fantoche.