Le timing de la révélation de cette étude faite pour le compte du groupe parlementaire du PJD pose au moins deux questions. Cette initiative est-elle destinée à terminer en apothéose cette année législative? Ou ne constitue-t-elle qu’une stratégie électorale à l’approche de l’ouverture des scrutins? La réponse est, au fond, claire comme de l'eau de roche.
Akhabar Al Youm, journal proche du PJD, rapporte dans sa version de ce vendredi 24 juillet que l'étude a été réalisée par des "experts" du parti à un "coût avantageux". D'emblée, l'étude semble, selon des observateurs, souffrir d'un manque d’objectivité, puisque ses auteurs, bien qu'experts en économie, font partie d'un cercle indépendant. Mais allons tout de même piocher dans ce texte qui ne manque pas d’intérêt.
"L'économie s'est développée durant ce demi-siècle, mais ses institutions encouragent la rente au détriment du principe du mérite", y lit-on. Le décor est planté. Autre déduction de cette étude généraliste pour laquelle Abdellah Bouanou a salué la contribution des "experts du PJD": "Le Maroc a échoué dans sa complémentarité stratégique par rapport à l'économie internationale".D'après le document, et là le texte dit vrai, "le Maroc n'a pas profité des accords de libre-échange signés avec de nombreux pays et regroupements régionaux". "Le taux de croissance de 4,1% réalisé en moyenne lors des 20 dernières années reste insuffisant pour combler les déficits (...) et le PIB reste depuis 2004 en dessous de la moyenne des pays aux revenus modestes", toujours selon l'enquête citée par le quotidien arabophone. "Le revenu par tête d'habitant de certains pays africains dépasse même le nôtre", est-il précisé.
"Le niveau de notre croissance économique est menacé par les dangers nés de l'instabilité financière et l'équation de la pauvreté et de la précarité demeure préoccupante", d'après les "experts" du PJD. "Le développement au Maroc est basé essentiellement sur la dynamique de la consommation intérieure face une demande extérieure négative d'un point, selon l'étude qui ajoute que l'économie souffre aussi du financement, de la productivité et de la compétitivité.Parmi les mesures susceptibles de sauver notre économie, l'étude propose la maîtrise du coût du financement de l'économie, l'élargissement du champ du financement, la réforme de la bourse et l'encouragement de l'investissement direct étranger.