Du nouveau dans l’affaire de Mohamed Karimine, député istiqlalien récemment destitué de son poste de président du conseil communal de Bouznika. Il devra comparaître devant un juge d’instruction en début de semaine prochaine. C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 12 mai, qualifiant l’ancien président de la commune «d’empereur de Bouznika». Le journal explique qu’une convocation lui a été adressée dans ce sens. Il devrait être entendu dans l’affaire des dysfonctionnements relevés dans le secteur de l’urbanisme de la commune qu’il présidait.
La même source ajoute que quatre autres individus comparaîtront dans cette même affaire, dont un de ses adjoints et des fonctionnaires du service de l’urbanisme à Bouznika. Comme l’explique le quotidien, ces comparutions interviendront après que les éléments de la gendarmerie se sont rendus récemment au siège de la commune afin d’enquêter sur des accusations de dysfonctionnements révélés par la plainte d’un ancien responsable de la commission d’urbanisme. Plusieurs documents des services techniques de la commune ont ainsi été consultés, alors qu’un contrôle de certains documents liés à des projets de construction a été effectué.
En fait, l’enquête ouverte dans ce dossier cible principalement des soupçons de falsification de documents officiels, notamment ceux relatifs à des projets immobiliers dans la ville de Bouznika. La plainte reçue par la justice inclut également le rapport d’une expertise technique effectuée pour prouver l’existence de dysfonctionnements au sein de cette commune. Il vient ainsi s’ajouter à d’autres faits déjà relevés par la Cour régionale des comptes.
Al Akhbar ajoute que parmi les dysfonctionnements dont est accusé Mohamed Karimine figure la délivrance de deux autorisations de construire datées du même jour accordées à un même projet immobilier et sur des plans architecturaux différents. Ceci aurait permis au propriétaire du projet de modifier ses plans, sans se soumettre aux obligations réglementaires en vigueur.
Plusieurs autres entraves aux procédures administratives ont également été révélées, à l’instar de l’obtention par le porteur d’un projet de lotissement d’une autorisation basée sur des plans autres que ceux approuvés par la commission d’urbanisme de la commune.
En attendant, le journal rappelle que le président destitué fait face à plusieurs plaintes déposées par des conseillers communaux faisant partie de l’opposition et de la majorité. Certaines d’entre elles ont déjà été présentées à la Chambre des crimes financiers à Casablanca, tandis que d’autres ont été soumises à l’Inspection générale de la Direction des collectivités locales du ministère de l’Intérieur et à la Cour régionale des comptes.
Cette dernière en a retenu quelques-unes dans un récent rapport, comme l’absence de mise en œuvre du plan d’actions prévu par la loi, l’absence de décisions et de mesures à même d’améliorer la qualité des services rendus par la commune, ou encore l’amélioration du rendement de la commune dans plusieurs domaines, dont celui de l’urbanisme. D’autres dysfonctionnements liés à la gouvernance de la commune ont également été pointés du doigt.