Le deuxième round du dialogue social cale, faute d’un accord sur la revalorisation générale des salaires

Réunion entre le gouvernement et les partenaires sociaux, qui a mené à la signature d'un accord social, le 30 avril 2022 à Rabat. . DR

Alors que le gouvernement préfère se limiter à une réduction de l’impôt sur le revenu (IR), les centrales syndicales insistent sur la revalorisation des salaires de l’ensemble des travailleurs comme condition pour parapher un nouvel accord. Une nouvelle proposition gouvernementale devra être présentée dans les jours à venir.

Le 30/09/2022 à 08h12

Le deuxième round du dialogue social se poursuit, sans aboutir à une entente sur les dossiers en suspens. Le ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, s’est réuni, hier, mercredi 28 septembre 2022, avec les centrales syndicales les plus représentatives et les représentants du patronat afin de statuer sur les dispositifs à mettre en place pour améliorer le niveau de vie des travailleurs.

Cette rencontre s’est tenue sur fond de l’échec de la dernière réunion avec les syndicats à cause «du rétropédalage du gouvernement sur la question de la revalorisation des salaires de l’ensemble des travailleurs», avait déclaré Boukhalfa Bouchta, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT), pour Le360.

«Lors de cette réunion, le ministre du Budget a remis sur la table sa dernière proposition (baisser l’impôt sur le revenu (IR) au lieu d’augmenter les salaires, Ndlr), alors que pour les syndicats la revalorisation des salaires des travailleurs des secteurs public et privé est une condition sine qua non pour la poursuite des négociations», déclare le syndicaliste.

Si les syndicats campent sur leur position, c’est qu’ils trouvent «inadmissible que le gouvernement revienne sur les dispositions de l’accord du 30 avril 2022». En fait, l’Exécutif et ses partenaires sociaux avaient déjà trouvé, lors du premier round du dialogue social, un accord portant sur une augmentation globale des salaires dans les secteurs public et privé. «Le gouvernement nous a demandé par la suite de reporter, sine die, cette revalorisation des salaires afin de lui permettre de chiffrer les répercussions de la guerre en Ukraine sur les caisses de l’Etat», précise le représentant de la CDT.

Face à ce «blocage», le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a promis aux centrales syndicales de revenir avec une nouvelle proposition. «Une réunion sera programmée dans les jours à venir pour discuter de la nouvelle proposition du gouvernement en vue de trouver un accord final», confie notre source.

Pour rappel, le deuxième round du dialogue social a été entamé, mercredi 14 septembre 2022, sur invitation du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et en présence de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances, de Chakib Benmoussa, ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, de Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, de Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, de Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement et de Ghita Mezzour, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration.

Le 30/09/2022 à 08h12