Début décembre, une double cyberattaque a touché les serveurs de deux ministères marocains: l’Education nationale et l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. C’est en tout cas ce qu’affirme Karim Laroui, président de Hackers Without Borders (HWB), cité par Jeune Afrique. D’après le spécialiste, ces attaques auraient eu lieu entre le 6 et le 17 décembre derniers.
Si la première attaque a été revendiquée par «Krom Security», un groupe connu du milieu du hacking acquis aux idées d’extrême-gauche, la seconde est quant à elle revendiquée par un groupe baptisé «dz underground», rapporte le mensuel panafricain dans un article publié ce 29 décembre. Cette deuxième attaque concernait le ministère de l’Enseignement supérieur dirigé par Abdellatif Miraoui.
Il faut dire que cette attaque s’est traduite par la publication des données de millions d’étudiants du Royaume. Initiée par le groupe «dz underground», décrit par Jeune Afrique comme «peu structuré», la revendication de l’attaque portait le slogan: «1, 2, 3, Viva l’Algérie». Un slogan qui témoigne de la volonté de l’Algérie d’investir le cyberespace comme nouveau terrain d’attaques contre le Maroc.
En témoigne l’identité même des membres du groupe «dz underground». Alors que le président de Hackers Without Borders (HWB), Karim Laroui, joue la carte de la prudence, un membre de l’ONG, le hacker Clément Domingo, connu dans le milieu par son pseudo S. A. X. X., en est convaincu. Pour lui, il n’y a aucun doute sur l'origine algérienne des membres.
Néanmoins, Karim Laroui estime que «tout prouve que c’est une tentative de déstabilisation du Maghreb». L’Algérie est-elle responsable? Et le cas échéant, pour quoi faire? C’est à ces questions que les deux enquêtes, ouvertes directement après les offensives, respectivement par la Commission nationale de contrôle des données personnelles (CNDP) et la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ), doivent répondre.
Pour rappel, ces deux enquêtes sont en cours. Selon le mensuel panafricain, elles ont écarté, dans un premier temps, tout soupçon de fuites internes des ministères. Reste à savoir désormais si l’Algérie, à travers ses hackeurs, en est à l’origine.