Le chef de la Minurso, Alexander Ivanko, à nouveau victime de la vindicte algérienne

Le Russe Alexander Ivanko, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara, chef de la Minurso.

Le Russe Alexander Ivanko, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara, chef de la Minurso. . DR

Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara, le Russe Alexander Ivanko, également chef de la Minurso, est aujourd’hui accusé par la presse algérienne d’être corrompu par le Maroc. Les médias de la junte prétendent ainsi qu’il a acheté une maison à Laâyoune. Une intox.

Le 01/06/2022 à 16h47

Dans son édition du 29 mai 2022, le quotidien Le Soir d’Algérie croit savoir que le Russe Alexander Ivanko serait devenu propriétaire immobilier à Laâyoune, lieu du quartier général de la Minurso à la tête de laquelle il a été nommé en août dernier représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Sahara.

«Parfum de scandale à la Minurso: son responsable est accusé d’être corrompu par le Maroc», titre pompeusement Le Soir d’Algérie, qui écrit que «le premier responsable de la Minurso fait face à de graves accusations. Le Russe Alexander Ivanko, représentant spécial du SG de l’ONU pour le Sahara, et chef de la Minurso aurait acquis un bien immobilier à Laâyoune. Est-ce éthique ou légal?».

Le journal ira jusqu’à prétendre que le porte-parole de l’ONU s’est montré très évasif quand il a été questionné sur ce sujet. Pourtant, lors de sa conférence de presse quotidienne du mardi 31 mai 2022, Stéphane Dujarric, a été catégorique. «Le représentant spécial de la mission onusienne au Sahara occidental (MINURSO) n’a pas acheté de maison à Laâyoune, comme l'ont rapporté à tort plusieurs médias», a-t-il déclaré. Il a même ajouté qu’il n’y a absolument rien d’illégal à ce que les personnels de l’ONU acquièrent des biens immobiliers.

Malgré ces précisons du porte-parole de l’ONU, la presse algérienne a continué sur sa lancée vindicative en martelant que «la crédibilité de la Minurso en prend un sérieux coup».

Il faut dire que depuis que le Conseil de sécurité a définitivement biffé de son agenda et de ses résolutions toute référence à l’organisation d’un référendum au Sahara, en penchant ouvertement pour une solution exclusivement politique, l’Algérie n’a pas cessé de concentrer ses tirs sur la Minurso, accusée de tous les maux.

Salué par la presse algérienne au moment de sa nomination par des hourras, en raison de sa nationalité russe, Alexander Ivanko est vite devenu suspicieux quand il n’est pas allé, lors du briefing du mois d’avril dernier au Conseil de sécurité, dans le sens de la propagande du régime algérien. Ce dernier aurait souhaité que la guerre fictive du Polisario au Sahara occidental soit confortée par le récit du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. Il n’en a rien été. D’où une sévère désillusion et les tentatives de la presse aux ordres d’entacher la réputation d’Alexander Ivanko.

Cette propagande contre Alexander Ivanko a coïncidé avec un grand désarroi qui s’est emparé de la junte algérienne, suite au remplacement de l’ambassadeur de Russie à Alger, Igor Belyaev, par son compatriote qui était accrédité au Maroc, Valerian Shuvaev. Ce changement donne des sueurs froides au régime algérien qui ne sait pas comment l’interpréter. La Russie étant considérée par l’Algérie comme un allié et son principal pourvoyeur en armes.

Dépassé par les changements géopolitiques dans la région, l’appareil militaro-poltique algérien n’a plus que le mensonge comme arme.

Par Mohammed Ould Boah
Le 01/06/2022 à 16h47