Le boycott enflamme le Parlement et brise le silence du gouvernement

Lahcen Daoudi, ancien ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance.

Lahcen Daoudi, ancien ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance. . Dr

Revue de presseKiosque360. Le boycott fait son entrée au Parlement. Les élus ont ainsi questionné Lahcen Daoudi au sujet des prix et du recul du pouvoir d’achat. Pour sa part, le chef du gouvernement s’est dit inquiet du sort des familles dont les revenus dépendent des sociétés boycottées.

Le 08/05/2018 à 21h02

La campagne de boycott de trois marques marocaines de Lait, carburant et eau minérale a pris un nouveau tournant après les récentes déclarations du chef du gouvernement. Selon le quotidien Al Massae dans sa livraison du mercredi 8 mai, Saâd-Eddine El Othmani aurait affirmé que son gouvernement étudiait la possibilité de soutenir financièrement les agriculteurs qui travaillent pour la marque de lait boycottée. Dans sa première sortie médiatique sur le sujet, le chef du gouvernement s'est, en effet, dit préoccupé du sort des milliers d’ouvriers et des 120.000 agriculteurs qui fournissent cette société en lait. 

Cette sortie marque la fin du silence gouvernemental face à cette campagne qui occupe la scène publique depuis plus d’une dizaine de jours. Al Massae avance ainsi qu'El Othmani s’est vu obligé de débattre du sujet, évoqué par Nabil Benabdellah lors du comité conjoint PPS-PJD tenu lundi dernier. Le patron du PPS et ex-collègue d’El Othmani avait, en effet, appelé à écouter les boycotteurs et à éviter de leur manquer de respect. 

Al Ahdath Al Maghribia s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du mercredi 9 mai, en s’attardant sur la confrontation entre le gouvernement et les parlementaires à cause du boycott. Les parlementaires de la majorité et de l’opposition ont profité du passage de Lahcen Daoudi, ministre chargé des Affaires générales, pour le questionner sur les prix et le recul du pouvoir d’achat. Le quotidien indique que Daoudi a alors été pris à partie par les parlementaires qui ont exigé une réponse du gouvernement à ce qui circule sur les réseaux sociaux. Daoudi a, pour sa part, dédouané le gouvernement de toute responsabilité quant aux déclarations de Boussaid, qui avait qualifié les boycotteurs «d’étourdis». Il a de même assuré que le gouvernement n’avait émis aucune position officielle à ce sujet. Daoudi a d'ailleurs appelé les parlementaires à faire la différence entre les déclarations des ministres et la position gouvernementale exprimée par le porte-parole du gouvernement.

Par Fayza Senhaji
Le 08/05/2018 à 21h02