L'avenir du gouvernement Benkirane en questions

L’annonce de la décision du Conseil national de l'Istiqlal de se retirer du gouvernement n’a pas fini de faire la Une de la presse nationale. Les quotidiens de ce mardi 14 mai décortiquent l’impact d'une telle décision sur l’Exécutif mené par le PJD. Dans son éditorial, Al Massae estime que "le retrait de l'Istiqlal du gouvernement ne fait que lever le voile sur une crise politique profonde qui peut freiner la marche du gouvernement". L'éditorialiste du quotidien s'interroge également sur le silence de Benkirane sur un sujet aussi "sensible".

Pour Mohamed El Brini, éditorialiste de Al Ahdath Al Maghiribiya, la décision de l'Istiqlal est "un électrochoc pour Benkirane et son parti qui devraient remettre en question l'approche de la gestion actuelle du gouvernement". L’éditorialiste, qui reproche au chef du gouvernement son "populisme et son manque d'écoute", est d’avis que le Maroc "a besoin d'un gouvernement qui le conduit vers une nouvelle ère économique, culturelle et démocratique".

Vivre sans gouvernement ?

"Pourrait-on vivre sans gouvernement ?" C'est la question que se pose Al Khabar dans son éditorial. La réponse est "oui", selon le journal, surtout si ce gouvernement se transforme en un poste de radio ou en usine de production de paroles vides et crues". Quant à l’éditorialiste de Akhbar Al Yaoum, il ne croit pas une seule seconde en cette annonce du retrait de l'Istiqlal. Selon lui, la décision du Conseil national du parti est une sorte "de caméra cachée".

Aujourd’hui, plusieurs observateurs s'accordent à dire qu’un profond remaniement gouvernemental s'impose afin de palier à la crise économique que traverse le pays. Encore faut-il que les partis au pouvoir puissent assurer une véritable cohésion et que les ambitions politiciennes laissent place à l’intérêt national.