S'adressant indirectement à Abdelillah Benkirane qui vient de lui reprocher un manque de coordination sur cette réforme des langues étrangères, Rachid Belmokhtar a saisi l'occasion de la signature d'une convention relative à la promotion de l'entrepreneuriat social entre l'ambassade des Etats-Unis et l'ONG Injaz-Al-Maghrib pour faire le point sur le dossier et envoyer quelques messages au Chef du gouvernement.
Il a précisé que "les orientations du roi Mohammed VI le 6 février lors du Conseil des ministres tenu à Laâyoune ont déjà donné le coup d'envoi officiel pour que l'enseignement des langues étrangères prenne une grande importance" au niveau des cycles scolaires (primaire, secondaire et lycée).
"Le programme pilote d'apprentissage de l'anglais, a affirmé M. Belmokhtar, a été un succès dans certains collèges et il sera généralisé graduellement à partir de la prochaine rentrée scolaire". Le ministre de l'Education a aussi déploré le fait que les élèves du primaire accèdent actuellement au collège avec un "niveau de connaissances nul en français". "La méthode actuelle d'apprentissage du français dans les collèges n'a pas non plus donné ses fruits, nous avons établi une nouvelle méthodologie et de nouveaux programmes d'apprentissage qui seront lancés dès la prochaine rentrée", a souligné le ministre.
L'apprentissage des langues étrangères, a-t-il rappelé, est un facteur clé de la mise en œuvre de la réforme de l'enseignement vision 2015-2030. Le ministre s'est arrêté sur le déficit des compétences et des enseignants performants, soulignant que son département va s'engager activement dans la formation des professeurs de langues étrangères. "Figurez-vous que sur les 130.000 enseignants que compte le ministère, seuls 22.000 sont bilingues" a-t-il regretté.
A rappeler par ailleurs que le programme Injaz-Al-Maghrib est un projet financé notamment par l'Initiative américaine du partenariat du Moyen-Orient (MEPI) et a pour objectif de sensibiliser à l'entrepreneuriat social de quelque 200 collégiens et lycéens de Fès, Meknès, Kénitra et Salé. Il sera accompagné par 172 cadres d’entreprises.
Le même programme a déjà profité depuis 2008 à quelque 50.000 élèves et compte porter la formation à 50.000 autres élèves à l'horizon 2020. Un intérêt sera enfin accordé à l'apprentissage des langues arabe et amazigh, a-t-il conclu pour ne pas oublier les adeptes de Benkirane ainsi que les ONG chargées de la promotion de la langue berbère.