Après le report à la dernière minute, en février 2024, de la visite en Algérie de Jose Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, la crise entre les deux pays reprend de plus belle, après un semblant d’accalmie.
Le régime algérien avait en effet tenté de normaliser ses relations, déjà tendues, avec l’Espagne. Mais c’était sans compter sur l’inconstance des dirigeants algériens, qui, comme lors de la crise qui a suivi la reconnaissance par Madrid de la marocanité du Sahara, ont ouvert un autre front, toujours via l’Espagne, avec les Émirats arabes unis (EAU), relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 9 mai.
La junte au pouvoir à Alger menace en effet désormais d’arrêter ses livraisons de gaz à l’Espagne, si la multinationale espagnole Naturgy en venait à vendre de ses actions à une société émiratie.
Naturgy détient en effet 49% de Medgaz, le principal gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, de même que des contrats importants avec la Sonatrach, l’entreprise de l’État algérien qui alimente l’Espagne en gaz via ce pipeline.
Selon des sources averties, les menaces du régime algérien ne sont qu’un «coup d’épée dans l’eau», car Alger reste liée à l’Espagne par des contrats d’approvisionnement jusqu’en 2032, et que toute rupture de fourniture en gaz l’expose à devoir verser d’importantes indemnités.
Ces nouvelles tensions révèlent le piège dans lequel s’est empêtré le régime algérien, qui considère comme étant un ennemi tout pays qui ne s’alignerait pas sur sa position sur le dossier du Sahara marocain.
Alger a ainsi dernièrement provoqué une crise avec les Émirats arabes unis, auxquels elle avait d’abord manifesté son hostilité par des allusions, avant de passer à des déclarations plus ouvertes et plus agressives.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a en effet, dans un nouvel entretien télévisé, émis une série d’accusations à l’encontre des EAU.
Cette nouvelle crise ouverte s’ajoute à bien d’autres, que la junte algérienne avait provoquées avec plusieurs pays, en optant pour l’escalade, dans le but de tenter de faire assouplir leurs positions et d’affaiblir leur soutien à la marocanité du Sahara.
Cette politique de la fuite en avant n’a en fait permis que de multiplier les tensions avec plusieurs pays dans le monde.
Dans un rapport élaboré par leurs services de renseignements, les dirigeants algériens reconnaissent d’eux-mêmes l’échec de cette politique, et ont décidé de rompre avec ce style diplomatique, qualifié «d’ancien».
Ils ont tenté de cette manière de plaire aux puissances occidentales et aux monarchies pétrolières, mais n’ont obtenu ni nouveaux investissements étrangers, ni promesses, ni possibilités d’alliances stratégiques.
Cet aveu d’échec vient donc démontrer que la capacité d’influence de la diplomatie algérienne s’amenuise, surtout après qu’Alger a manifestement perdu le soutien de ses alliés traditionnels du bloc de l’Est, dont la Fédération de Russie, qui lui tourne le dos, optant pour des politiques qui s’opposent aux intérêts du palais d’El Mouradia.