L’Algérie vient de prouver une nouvelle fois qu’elle n’est rien d’autre qu’un acteur régional, juste bon à créer des problèmes pour ses voisins. Ou plus exactement c’est le Maroc qui vient de démasquer le visage machiavélique de son voisin oriental à la face du monde, en lui tendant une main fraternelle qu’il se refuse toujours à prendre en considération.
Dans un dossier spécial intitulé «L’Algérie fuit le dialogue», le quotidien Assabah de ce lundi 26 novembre se penche sur le grand embarras dans lequel le Maroc a mis l’Algérie, lorsque le roi Mohammed VI a appelé le pays de Bouteflika à ouvrir un dialogue bilatéral, franc et direct, en mettant sur la table tous les problèmes, objectifs et conjoncturels, qui empoisonnent les relations entre les deux pays.
Face au soutien international que l’appel royal a suscité, les premiers signes du désarroi algérien n’ont pas tardé, dont cet appel surprise lancé en vue d’organiser une réunion urgente des ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres de l’Union du Maghreb arabe.
Or, rappelle Assabah, le traité fondateur de l’UMA, signé en 1989 à Marrakech, ne peut être mis en œuvre tant qu’il n’a pas été respecté à la lettre par l’Algérie même. En effet, l’article 15 du traité de l’UMA impose à ses cinq signataires le respect absolu de la souveraineté des Etats membres. Or, en continuant à héberger sur son territoire, en finançant et en armant les séparatistes du Polisario, au détriment de l’intégrité territoriale du Maroc, l’Algérie devait être le dernier Etat à avoir le courage de convoquer la réunion d’une institution régionale dont elle ne respecte pas la quintessence des textes fondateurs.
Le manque de sincérité algérien dans le dernier appel à une réunion des chefs de la diplomatie de l’UMA est d’autant plus flagrant qu’il ne vise rien d’autre qu’à trouver un subterfuge empêchant de donner une réponse claire à la main du dialogue tendue par le Maroc, précise le quotidien arabophone.
Cette fuite en avant de l’Algérie s’explique par les revers successifs qu’elle n’a cessé d’enregistrer ces derniers temps tant au sein de l’Union africaine, sa désormais révolue chasse gardée, qu’au Conseil de sécurité de l’ONU, qui vient de la désigner, dans sa récente résolution 2440, comme «partie principale» dans le conflit créé autour du Sahara marocain.
Même l’administration américaine, qui avait longtemps joué au flou artistique sur cette question, a fini par se résoudre à exiger une solution politique rapide au conflit du Sahara, en vue de dégager la voie à la création d’un projet cher à Donald Trump. Celui, encore en gestation, d’une «OTAN arabe», écrit Assabah, comprenant les pays du Golfe, le Maroc, l’Egypte et la Jordanie. En somme, un bloc des «alliés sunnites» des Etats-Unis qui vise à faire face aux défis sécuritaires que représente l’Iran et les groupuscules que le pays des Mollahs entretient militairement et financièrement, et dont le Polisario fait partie à travers ses accointances avec le Hezbollah libanais.