Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a indiqué que le projet de loi 18-18 relatif à la collecte et la distribution des dons à des fins de bienfaisance vise à couper la route aux «mercenaires» de la générosité et ceux qui exploitent la détresse des personnes démunies.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 31 mai, que ce projet qui a été approuvé dernièrement par la chambre des conseillers a pour objectif «de mettre en œuvre les moyens de l’État dans le suivi et le contrôle de la collecte des dons de manière à préserver sa dimension humanitaire et à éviter son détournement pour servir des objectifs inavoués ». Le texte précise que toute opération de collecte et de distribution de dons à des fins de bienfaisance doit être soumise à une déclaration préalable auprès de l’administration.
Une procédure d’autorisation obligatoire quelle que soit la manière utilisée dans l’appel aux dons qu’elle soit traditionnelle comme l’écrit, la radio et le crieur public ou via les réseaux sociaux.
Le ministre Laftit a souligné que les dispositions de cette loi ne s’appliquent pas aux actions et aux méthodes traditionnelles, socialement reconnues, comme la collecte des dons pour la cérémonie de condoléances, l’opération Touiza ou la prise en charge d’une personne malade.
Le projet de loi oblige la partie qui organise la collecte des dons de transmettre à l’administration un rapport détaillé sur cette opération et de fournir les documents justifiant que l’argent a été consacré strictement à l’objectif auquel la générosité publique a été sollicitée.
Le quotidien Assabah qui traite le même sujet souligne que certaines parties ont essayé de perturber l’opération de vote de ce projet de loi préparé par le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit. Un projet qui vise à mettre fin à l’anarchie qui sévissait dans la collecte des dons et l’exploitation des personnes démunies pour réaliser des objectifs politiques ou financiers. Des sources indiquent que Laftit s’est dit «déterminé à s’opposer à ceux qui profitent de la collecte des dons que ce soit les islamistes qui se sont habitués à l’action de bienfaisance en contrepartie de voix électorales ou les mercenaires qui exploitent la crédulité de certains bienfaiteurs».
Ceux là-même, ajoute Laftit, qui prétendaient collecter de l’argent pour des causes humanitaires mais qui en profitaient pour augmenter leurs revenus. «En principe dans toute action de collecte de dons on trouve des gens de bonne foi et d’autres qui cherchent à l’exploiter à des fins suspectes. De toute manière la loi s’applique à toutes les associations contrevenantes qui risquent de faire les frais d’une poursuite pénale», martèle laftit.
L’objectif de l’alourdissement des peines, poursuit-il, n’est pas de faire peur aux Marocains et de s’opposer aux actions de bienfaisance mais pour couper la route aux mercenaires qui en profitent en exploitant des cas de détresse sociale.