La surexploitation de l’eau par des fermes agricoles tuent les nappes phréatiques

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Revue de presseKiosque360. Les propriétaires d’exploitations agricoles qui cultivent des produits à grande consommation d’eau procèdent à des excavations profondes dans le bassin du Bouregreg, causant le tarissement définitif des puits traditionnels. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah

Le 08/08/2022 à 06h52

L’aggravation du stress hydrique a mis en alerte les éléments de la police des eaux du bassin hydraulique du Bouregreg, d'autant que plusieurs plaintes ont été déposées contre des exploitations agricoles qui utilisent des excavations profondes pour irriguer la culture de fourrage.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 8 août, que les propriétaires de ces exploitations ne se contentent pas de creuser un seul puisard, mais en réalisent 4 ou 5 dans des fermes qui ne dépassent pas 5 hectares. Les PV établis par la police des eaux confirment ainsi les plaintes des habitants avoisinants faisant état de l'assèchement définitif des puits traditionnels.

Ce faisant, les propriétaires de ces fermes, qui vendent ce fourrage «ensilage» à plus de 1.000 dirhams, exposent les habitants des douars à la soif. Les gérants de ces entreprises semi-industrielles qui essaiment les villes de Settat, Berrechid, Benslimane et Mohammedia, ont pu creuser ces puisards en prétextant une réduction de débit d’eau, sans qu’ils ne soient inquiétés par les autorités locales. La situation est devenue catastrophique dans les zones qui ne sont pas raccordées au réseau d’eau potable, notamment pour les habitants du douar Sekkourine dont les puits ont été taris par la surexploitation d’eau d’une ferme avoisinante.

Assabah souligne que des investisseurs ont loué des terres agricoles, creusé des puits et édifié des constructions sans l’autorisation de leurs associés, pourtant titulaires de titres fonciers. Pis encore, des personnalités influentes n’hésitent pas à interdire l’accès à leurs fermes aux éléments de la police des eaux, malgré l’existence de puits non autorisés dans des zones connues par des cultures grandes consommatrices d’eau. Les propriétaires d’autres exploitations agricoles bénéficient d’une couverture suspecte pour échapper aux contrôles entrepris par des commissions mixtes des ministères de l’Intérieur, de l’Équipement et de la gendarmerie.

Les procès-verbaux de la police des eaux ont mis en garde contre l’épuisement des puits à cause de l’utilisation massive de nappes phréatiques par des fermes qui exportent des légumes saisonniers dans des pays africains. C’est ce qui a poussé le ministère de l’Intérieur à activer la procédure de fermeture des puits non autorisés dans des zones où la nappe phréatique est menacée de tarissement.

Par Hassan Benadad
Le 08/08/2022 à 06h52