Intervenant ce lundi 12 décembre 2022 lors de la séance mensuelle consacrée aux politiques publiques, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s’est prononcé sur la situation hydrique au pays, marquée par la sécheresse. «On passe par des moments difficiles», a annoncé le chef de l’Exécutif.
«Les précipitations ont reculé de 50% par rapport à la moyenne habituelle et 51% de ces précipitations sont concentrées dans 7% du territoire marocain», alerte le chef de l’Exécutif qui qualifie la sécheresse de cette année d’historique.
«La période entre 2018 et 2022 reste parmi les périodes les plus sèches de tous les temps, car les précipitations totales se sont élevées à environ 17 milliards de mètres cubes, ce qui constitue le volume de précipitations le plus faible -en cinq années consécutives- dans l'histoire du Maroc», a-t-il précisé.
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Pour faire face au défi du stress hydrique au Maroc, le gouvernement a opté, en plus des ressources hydriques conventionnelles, sur de nouvelles ressources alternatives, notamment la création des usines de dessalement d’eau de mer et surtout l’exploitation des eaux usées.
«Le gouvernement légifère actuellement sur la poursuite des études pour réaliser un projet d'usine de dessalement d'eau de mer dans la région de Casablanca-Settat, qui aura une capacité de production de 300 millions de mètres cubes par an, dans le cadre d'un partenariat entre les secteurs public et privé, qui permettra d'approvisionner en eau les habitants de cette région, et d'alléger la pression sur les bassins d'Oum Errabia et d'Abi Rakrak», a annoncé Aziz Akhannouch dans son grand oral devant les députés de la Chambre des représentants.
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Cette usine viendra renforcer les stations de dessalement d’eau de mer, dont le nombre actuel, qui est de 9, sur les 20 stations figurant comme objectif pour l'année 2030, a encore précisé le chef du gouvernement.
En plus des stations de dessalement, le gouvernement compte aussi sur la réutilisation des eaux usées. Pour Aziz Akhannouch, l’exploitation des eaux usées est «une option décisive» pour faire face au défi du stress hydrique dans notre pays. «Ce qui contribuerait à réduire la pollution par les déchets aquatiques et le flux de pollution résiduelle qui est rejeté dans les milieux récepteurs, et c’est ce qui nous impose d'utiliser cette eau de manière efficace», poursuit le chef de l’Exécutif.
Il a annoncé, dans cette même lignée, que le gouvernement a préparé une convention encadrant la réalisation de 8 projets de réutilisation des eaux usées traitées, qui permettront d'économiser environ 12 millions de mètres cubes d'eau par an, pour un coût de 454 millions de dirhams, à: Kelaat Sraghna, Oujda, Rabat, Salé, Skhirat, Témara, Benslimane, Errachidia, Laayoune, Chtouka Ait Baha et Al Hoceima, détaille Aziz Akhannouch.