La justice se saisit de la gestion, par les islamistes, de la mairie d'Agadir

Salah El Malouki, président de la commune d'Agadir.

Salah El Malouki, président de la commune d'Agadir. . DR

Revue de presseKiosque360. Le président de la commune d’Agadir et cinq de ses vice-présidents, tous appartenant au PJD, sont poursuivis en justice pour dilapidation des deniers publics. Plusieurs malversations relevées par l’inspection du ministère de l’Intérieur ont été confirmées par la Cour des comptes.

Le 24/08/2020 à 15h54

La Cour régionale des comptes d’Agadir a déféré devant la justice le président de la commune, Salah El Malouki, ainsi que cinq de ses vice-présidents et trois fonctionnaires, pour dilapidation des deniers publics. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 24 août, que ce déferrement des responsables de la commune devant le procureur du roi survient après la publication d'un rapport accablant établi par l’inspection régionale du ministère de l’Intérieur. L’audit des comptes a, en effet, révélé de graves dysfonctionnements dans la gestion de la commune dirigée par des élus du PJD. L’audition des mis en cause a été reportée à cause de l’état d’urgence sanitaire, qui a ralenti le fonctionnement de la justice.

L’inspection de l’Intérieur a relevé plusieurs failles, dont la monopolisation de l’exploitation des parkings par une seule et unique société depuis 2014, ainsi que l’anarchie qui règne dans le dépôt de carburant de la commune. D’autant que certains fonctionnaires n'hésitaient pas à remplir, à l’œil, les réservoirs de leurs voitures personnelles. 

Sur le plan administratif, par ailleurs, le président de la commune n’en faisait qu’a sa tête et est allé jusqu’à annuler la délégation de signature accordée à neuf vice-présidents, sans en informer les services de la préfecture. D'ailleurs, rapporte le quotidien Al Akhbar, les inspecteurs de l’Intérieur ont pointé du doigt, au niveau de la commune, certains secteurs dont la gestion avait été déléguée aux vice-présidents. Sauf que le président de la commune s’emparait, quand bon lui semblait, des prérogatives de ses adjoints pour prendre des décisions unilatérales. Pis encore, concernant la dilapidation des deniers publics, le rapport révèle que le Conseil payait les factures d’électricité de plusieurs bâtiments qui ne relèvent pas de la commune. Neuf compteurs ont ainsi consommé 272.639,29 dirhams d’électricité en 2016 et 251.789,92 dirhams en 2017. De plus, la commune a continué de payer les charges fixes de plusieurs compteurs inutilisés, mais non résiliés, à hauteur de 30.000 dirhams en 2016 et 24.000 dirhams en 2017.

Par Hassan Benadad
Le 24/08/2020 à 15h54