La HACA remet Benkirane à sa place

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Kiosque360. A une semaine de l’ouverture de la session printanière du Parlement, la HACA se range du côté du PAM dans un nouvel affrontement avec le gouvernement. Les sages de l'audiovisuel autorisent la diffusion des "droits d’informer" au niveau de la Chambre des conseillers.

Le 06/04/2014 à 21h32

C'est un autre fait qui entre dans les annales du Parlement marocain. Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce lundi 7 avril, nous informe que la Haute autorité de la communication audioviuselle (HACA) défie le Conseil constitutionnel, sur lequel s’est appuyé le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, pour interdire la diffusion des droits d’informer (les fameuses Ihatat). Pour rappel, les chefs des groupes parlementaires de l’opposition avaient interpellé le président de la deuxième Chambre concernant la possibilité de saisir le régulateur du paysage audiovisuel pour trancher sur ce dossier. Mohamed Cheikh Biadillah s’était engagé à étudier la faisabilité d’adresser une correspondance à la HACA concernant cette affaire. 

Une décision sage

Les sages de la HACA ont donc rendu leur verdict. Dans un courrier reçu par le groupe parlementaire du PAM à la Chambre des conseillers, le gendarme des ondes estime que la loi autorise, conformément à l’article 128 du règlement intérieur de la Chambre des conseillers qui permet "en début de séance consacrée aux questions orales aux présidents des groupes parlementaires de disposer de trois minutes pour informer d’un événement jugé important". De son côté, le quotidien Al Massae cite Hakim Benchemass, président du groupe parlementaire du PAM à la chambre des Conseillers, qui s’est exprimé sur le sujet. "Empêcher la diffusion des droits d’informer est contraire à la loi. La décision de la HACA démontre clairement qu’il y a eu un abus de pouvoir du côté du chef du gouvernement, et que son interprétation de la loi et des décisions du Conseil constitutionnel est erronée". Le recours à la HACA est une décision sage en soi, et ceci afin de mettre fin à toutes les surenchères politiques. On garde à l’esprit les divers affrontements entre les deux partis (PAM et PJD). L’opposition estimait que cette décision était arbitraire et n’avait aucun fondement légal. Son unique but étant de museler l’opposition.

Par Meriama Moutik
Le 06/04/2014 à 21h32