«Cette guerre aura un effet négatif sur les volets économiques et sur le système politique mondial, notamment au niveau de l’ONU», a affirmé le politologue dans un entretien avec Le360, deux semaines après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
«La guerre russo-ukrainienne s’aggrave, car la Russie semble n’avoir pas atteint ses objectifs. La Russie n’est pas parvenue, comme l’a voulu Poutine, terminer son offensive en cinq jours», selon ce professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat, qui explique que «l’aspect le plus dangereux auquel nous assistons à trait à la détérioration de la situation humanitaire, qui se matérialise par la fuite d’environ trois millions de réfugiés d’Ukraine. Certaines villes ukrainiennes se sont vidées de leurs habitants».
D’après ce politologue, les conséquences du conflit sont tellement «horribles que cela rappelle le passé douloureux de la Deuxième Guerre mondiale». Et «le pire ce sont les menaces répétitives de Poutine relatives au nucléaire».
Lire aussi : La guerre en Ukraine n’a pas ébranlé la relation entre les Etats-Unis et le Maroc
Sur un autre plan, a-t-il déploré, cette guerre aura «des conséquences négatives sur les pays du sud de la Méditerranée, comme la Libye, l’Egypte, l’Algérie, le Liban et le Maroc, la Russie et l’Ukraine étant d’importants exportateurs de céréales blé dans ces pays».
«En Libye et au Liban on évoque une crise du pain», a-t-il ajouté.
Sur le volet énergétique, a-t-il observé, l’Allemagne ne peut se résigner à arrêter ses importations de gaz et de pétrole russes, sachant que la Russie livre 44% des besoins en gaz de l’Europe et 48% du carburant. D’un autre côté, on remarque, a déclaré Tajeddine El Hosseini, que d’autres producteurs mondiaux des hydrocarbures comme le Qatar, vont «avoir du mal» à augmenter leurs volumes de production de pétrole. Le prix du baril a atteint aujourd’hui 120 dollars ce qui impactera les prix de plusieurs secteurs, tels que l’industrie, le transport…
Cet expert en géostratégie a émis l’espoir d’une fin rapide du conflit afin «d’éviter des conséquences néfastes sur le système politique international, dont l’ONU», a-t-il insisté. Il a également souhaité que «la nouvelle ère qui sera dessine fera une place aux pays en voie de développement, notamment le Maroc».