Comme chaque année, à la demande du Parlement européen depuis sa résolution non législative du 16 janvier 2018, la Commission européenne a soumis à celui-ci, le 22 décembre 2021, un rapport sur le suivi de l’application des accords de pêche et agricole liant le Maroc et l’Union européenne, et leur impact sur les populations du Sahara marocain.
D’emblée, il est précisé que ce rapport portait sur l'évaluation de «l'impact de l’Accord, notamment sur le développement durable, des avantages pour les personnes concernées et l'exploitation des ressources naturelles» au Sahara.
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Ainsi, dans le paragraphe principal de ce rapport totalisant, en tout, 36 pages, ses auteurs indiquent que «les 21 et 23 septembre 2021, une visite technique des services de la Commission européenne a porté sur la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab».
Comme en 2019, la visite de 2020 ayant été ajournée à cause de la pandémie de Covid-19, le contenu du rapport précédent (datant de décembre 2020) a été confirmé en ce qui concerne les impacts positifs sur les populations du Sahara des accords de pêche et agricole conclus entre le Maroc et l’UE.
En effet, les investigations de cette mission de la Commission de l’UE se sont basées, selon ce rapport de 2021, sur «de multiples contacts et visites qui ont permis de bien comprendre le fonctionnement de l'économie du Sahara occidental et étayer le rapport avec des témoignages de première main. Il a confirmé des conclusions antérieures indiquant un impact très positif de l'Accord sur le développement économique du Sahara occidental, qui dépend dans une large mesure des exportations vers l'UE, en particulier dans les secteurs de la pêche et de l'agriculture».
Le document salue aussi la transition rapide de l’économie de la région de Oued Ed-Dahab, qui a réussi son passage d’un stade de «nomadisme» à des pratiques agricoles et de pêche de plus en plus modernes et compétitives.
«La région a connu un boom économique de la plupart des secteurs, en seulement une décennie et demie, comme par exemple en matière de transformation du poisson, de la culture des tomates cerises et d'aquaculture», écrivent les auteurs du rapport, qui se félicitent aussi de la forte participation des femmes sahraouies (très présentes dans la main d’œuvre locale), mais aussi des jeunes, dont la plupart sont porteurs de projets financés grâce à l’accompagnement, à la formation et aux facilités accordés par l’Etat marocain, mais aussi grâce à une plus grande accessibilité aux crédits bancaires.
Le rapport ajoute surtout que «les plans de développement et les investissements du Maroc ont joué un rôle important dans le développement du Sahara», et cite à titre d’exemple, en plus des secteurs leaders de la pêche et de l’agriculture, le mégaprojet du port-Atlantique de Dakhla, le parc éolien local, l’usine de dessalement de l’eau de mer, l’élevage camelin, le tourisme, l’artisanat… Autant de réalisations que la Commission européenne qualifie de «projets importants qui devraient booster davantage le développement du Sahara».
La Commission européenne estime aussi que l’Accord Maroc-UE doit être pérennisé, tout en rappelant que cet accord couvre l’ensemble du territoire du Royaume et reste toujours en vigueur, malgré l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui avait annulé sa mouture du 28 janvier 2019, avant qu’une procédure d’appel ne soit lancée.
En effet, et en guise de recommandation, la Commission de l’UE a mis en garde contre toute «privation» de la région du Sahara des avantages des tarifs préférentiels accordés par l’Union européenne, car cela pourrait causer un «désavantage par rapport aux exportateurs des régions voisines et une perte d’opportunités d’exportation pour l’économie» des Provinces du Sud du Maroc.
Le samedi 8 janvier dernier, le Polisario a, enfin, réagi à ce document, à travers un communiqué de son soi-disant «représentant auprès de l’UE», le dénommé Oubi Bouchraya El-Bachir, en s’agrippant de nouveau à l’unique seule bouée de sauvetage qu’il lui reste: l’hypothétique annulation définitive par la CJUE de l’accord Maroc-UE, surtout avec l’évolution positive que connaît actuellement le dossier du Sahara marocain à l’international. Une évolution à laquelle finira par s’arrimer l’ensemble de la communauté internationale.
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Selon ce même Bouchraya, le rapport de la Commission européenne sur le Sahara, qui recense des «points très positifs» quant aux bénéfices que tirent les populations du sud marocain de l’accord Maroc-UE, est «inadmissible», et «témoigne du mépris de la Commission envers les verdicts de la justice».
Et le dénommé Bouchraya de conclure son propos rageur par cette accusation: il dénonce ce qu’il appelle «le parti pris de la Commission européenne en faveur du Maroc». Ce rapport, qui a carrément été passé sous silence par les médias de la junte, finit de mettre à nu l’inanité de la propagande algérienne, qui a très à cœur de vilipender les réalisations pharaoniques du Royaume au Sahara atlantique.