La période des Beylerbey (1518-1587) vit le pouvoir de ces derniers osciller entre la taïfa des raïs, (la confrérie des capitaines corsaires) et les janissaires. Durant cette période se succédèrent huit Beylerbey. Le premier fut Kheir ed Dine, et à sa mort, il eut pour successeur son fils Hassan, qui fut relevé de son commandement en 1551.
En 1552, le 3ème Beylerbey fut Salah-Reis, compagnon de Barberousse et qui mourut de la peste en 1556. Hasssan-Corso prit alors le pouvoir, mais le sultan ottoman nomma Mohamed Kurdogli, un corsaire. Hassan Corso ayant refusé de lui céder le pouvoir, il fut condamné à mort et jeté vivant sur les crochets du mur d’enceinte du fort Bab Hazoun.
En 1557, Mohamed Kurdogli fut assassiné et La Porte renomma Hassan qui réussit à soumettre la milice des janissaires. En 1567, ayant été nommé capitan Pacha des galères ottomanes, il quitta Alger où il fut remplacé par Mohamed, fils de Salah-Reis, qui ne remplit son office qu’une année à peine. Son successeur fut Euldj Ali (1568-1587) qui mourut à 80 ans.
La période dite des Pachas triennaux (1588-1659) est celle des Pachas nommés pour trois ans par la Porte. Après la mort d’Eudj Ali, la fonction de Beylerbey fut supprimée au profit d’un pachalik dépendant directement de Constantinople, avec des Pachas nommés pour trois années, les Pachas triennaux.
Comme il s’agissait d’une charge achetée, leurs titulaires avaient pour but principal de se rembourser puis de s’enrichir durant les trois années de leur mandat. Leur politique fut donc de ne pas se créer localement d’ennemis. La milice des janissaires, l’odjak, devint alors de plus en plus autonome, laissant aux Pachas l’ombre du pouvoir, le véritable étant exercé par le conseil des janissaires. Quant aux reis, ils dépendaient d’eux-mêmes et ce fut la grande période de la Course.
Le premier Pacha triennal fut Dely Ahmed nommé en 1587 et le dernier fut Ibrahim, renversé par la révolution militaire de 1659. Au total, 13 Pachas triennaux se succédèrent.
La période des Aghas (1659-1671) débuta en 1659 avec le soulèvement des janissaires et des reis contre le Pacha Ibrahim qui avait directement empoché l’argent envoyé par le sultan pour armer la flotte algéroise devant rallier l’armada ottomane. Ce fut un véritable coup de force qui aboutit à la déchéance du pachalik et à l’instauration d’une république militaire ayant pour chef l’Agha des janissaires, élu pour 2 mois, ce qui allait déboucher sur une totale anarchie. Tous les Aghas moururent de mort violente.
Le premier Agha fut Khelil, qui refusa de remettre son pouvoir à l’issue de ses deux mois d’exercice et qui fut assassiné. Ramdan et Chaban subirent le même sort. Le dernier Agha fut Ali.
La période des Deys (1671-1830) débuta en 1671, à la mort d’Ali, quand le taiffa des Reis prit le pouvoir et que les Aghas furent remplacés par des Deys nommés à vie par les reis et non plus par les janissaires, mais sans investiture du sultan.
Les premiers Deys furent des capitaines corsaires: el Hadj Mohamed Terki, puis son gendre Baba Hassen, ainsi qu’El Hadj Hussein dit Mezzo-Morte, puis Ibrahim Kodja.
De 1695 à 1830, en 135 ans, se succédèrent 29 Deys, dont la moyenne d’exercice de charge fut de quatre ans et six mois.