«Suite aux dysfonctionnements et malversations qui auraient émaillé des marchés publics lancés par le ministère de la Justice pendant les deux précédents mandats gouvernementaux, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a affirmé qu’il avait chargé le département de l’Inspection générale du ministère d’auditer ces projets, dont 19 concernent les travaux de construction et d’aménagement des tribunaux», relaie Al Akhbar de ce jeudi 5 décembre.
Les propos du ministre de la Justice figuraient dans sa réponse à une question qui lui a été posée au Parlement, au sujet du suivi des marchés publics par le ministère de la Justice.
Dans ce cadre, le ministre a précisé qu’«il avait demandé des explications relatives aux entreprises bénéficiaires de ces marchés et, au cas où l’audit déterminerait leur mauvaise intention, les dossiers seront transférés au parquet compétent». Car, se demande-t-il, est-il «concevable que des entreprises remportent des marchés publics importants et déclarent faillite par la suite?»
Il s’agit de manœuvres frauduleuses qui cadrent avec de «l’escroquerie», a-t-il estimé, révélant que «pas moins de trois milliards de dirhams ont été dépensés jusqu’à présent dans la construction et l’aménagement de tribunaux, mais des problèmes demeurent toujours soulevés à propos de ces constructions».
En parallèle à cet audit de marchés, dont l’enveloppe budgétaire dépasse les cinq millions de dirhams, le ministre a également fait savoir que «les équipes de l’inspection générale du ministère effectueront des missions d’inspection de huit directions provinciales», sur les 22 qui dépendent de son département.
Ces dysfonctionnements, «qui entachent des marchés publics lancés par le ministère de la Justice», rappelle le quotidien, ont été déjà soulevés par «des rapports de la Cour des comptes, qui avaient cité des cas de construction ou d’aménagement de tribunaux où les cahiers des charges et les plans n’avaient pas été respectés».
Ces projets avaient été lancés à cette période par la direction de l’équipement et de la gestion du patrimoine, relevant du ministère de la Justice, et ce «sans vision claire», déplore Al Akhbar.
Ces scandales, rappelle le quotidien, avaient déjà été dénoncés au Parlement par Abdellatif Ouahbi.