Il aura coûté 32 milliards de dirhams sur plus de 15 ans. Il est censé s’achever en 2020 en ayant rempli tous les objectifs qui lui étaient tracés. Mais il est loin du compte. La Cour des comptes a décidé d’en faire le (vrai) bilan, en menant un audit technique et financier détaillé du programme «Villes sans bidonvilles».
Le quotidien Assabah, qui relaie l’information dans son édition du vendredi 20 décembre, parle d’un véritable séisme qui risque de toucher de nombreux responsables ayant eu la charge d’assurer la bonne exécution d’un programme dont la finalité était d’éradiquer l’habitat indécent dans 85 villes.
Parmi les personnes ciblées par cet audit, précise Assabah, d’anciens ministres de l’Habitat, des directeurs d’organismes publics chargés de la gestion de l’Habitat social et économique, des directeurs centraux, des agents d’autorité et des élus représentant de nombreux partis politiques. Ceci, du premier gouvernement Jettou à celui de Saâd-Eddine El Othmani, en passant par ceux de Abbès El Fassi et Abdelilah Benkirane.
Le constat de la Cour des comptes est que les tentatives d’éradiquer les bidonvilles dans les villes marocaines ont été entachées par de nombreux manquements et autres dérapages. Au lieu de permettre le recasement et le relogement de 270.000 familles, comme prévu initialement, le programme aura fabriqué davantage de bidonvilles. Comptez 420.000 familles qui vivent dans des logements indécents au Maroc, aujourd’hui, ajoute Assabah.