Approchez, mesdames et messieurs! Il va se produire, sous vos yeux émerveillés, le meilleur scénario que l’imagination débordante de nos « frères» algériens n’ait jamais osé écrire ! «Après la fuite d’informations sur trois grands projets économiques, l’Algérie recherche activement des espions oeuvrant pour le Maroc», rapporte Al Khabar, sur la foi d'allégations ébruitées par un «haut responsable sécuritaire». Bien sûr, l’identité de ce «très haut responsable sécuritaire» n’est pas divulguée mais il ne faut pas être devin pour connaître le milieu auprès duquel il prend du service, autant d’ailleurs que nos confrères d’Al Khabar devenus, au fil des services rémunérés rendus au général-major Mohamed Mediene, patron du fameux Département du renseignement et de la sécurité (DRS), alias «Tawfik », réputé être féru de cigares cubains et de matchs de la NBA.
Voilà, le nom est lâché! DRS, ou plus précisément la DCE (Direction du contre-espionnage) prenant quartier dans une caserne militaire basée dans le quartier algérois Delly-Brahim. «L’appareil de sécurité le plus important en Algérie lance une traque aux barbouzes à la solde du régime marocain, après avoir recueilli des informations sur des actions d’espionnage dangereuses menées, depuis l’accession au trône du roi Mohammed VI, en territoire algérien», balance Al Khabar, sur la base de fuites savamment orchestrées par «l’appareil de sécurité le plus important en Algérie» !
Mais le plus important encore, c'est cette compilation de divagations relayées par une presse algéroise habituée à tenir le crachoir à ses maîtres au DRS. «Les services marocains ont espionné de grands projets économiques en Algérie, dont le plus important est le projet de gazoduc devant relier l’Algérie à l’Espagne, sans passer par le Maroc», est-il relevé dans le quotidien, alléguant encore que, par mesure de rétorsion, «le Maroc a mis en chantier trois projets au moment où l’Algérie s’apprêtait à les initier in situ, en l’occurrence le projet de production d’électricité photovoltaïque (énergie solaire) et les deux projets d’implantation d’usines Renault et Peugeot».
Voilà, nous y sommes! Depuis l’officialisation, en ce glorieux vendredi 19 juin, à Rabat, de l’ouverture, à l’horizon 2019 à Kénitra, d’une usine de Peugeot-Citroën, -fruit de la politique d’off-shoring réussie par le royaume au moment où l’Algérie peinait encore à sortir de la préhistoire économique !-, la machine algérienne à produire de l’intox s’est à nouveau emballée pour produire de la mousse délirante. La préférence de Peugeot-Citroën pour le Maroc, comme celle de Renault bien avant, a produit en Algérie un choc tel qu’Alger n’a pas trouvé mieux à faire pour justifier son loupé retentissant que ce recours à la vieille-nouvelle théorie du complot, avec ce que cela comporte de divagations paranoïaques, de troubles d’humeur, de doutes injustifiés. Et vas-y que je te tartine des montagnes d'approximations sur cet «ennemi de l’Ouest» qui leur veut du mal et tout et tout!
Cette littérature éculée, méprisable par-dessus tout, avec laquelle le voisin de l’Est nous pompe l'air depuis le fameux cri de Ben Bella «Al m’gharba hagrouna»!, n’en est toutefois pas sans objectif : celui de maquiller l’échec en succès, l’incompétence en exploit, la paresse en effort … Car, -faut-il avoir peur des mots?-, l’Algérie a jusqu'ici réussi le plus retentissant fiasco de l’histoire des ratages économiques. Le Maroc, devenu un tropisme de la politique algérienne, n’a littéralement rien à «copier» sur un non-modèle économique, dont le seul moteur est la rente gazo-pétrolière, dont le pouvoir algérien s’est servi pour acheter jusqu’à la «paix sociale» et forcer son emprise sur un peuple qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Voilà une réalité que de petites manigances, de surcroît pitoyables, orchestrées par le DRS, ne saurait maquiller, encore moins voiler. On ne «copie» pas sur un pays qui a réussi l’exploit de 20% de chômage, 30% de pauvreté, et qui ne produit pas garnd-chose, en dehors de ce que Dame Nature lui a gracieusement offert, c’est-à-dire le pétrole et le gaz ! A l’opposé d’un voisin qui a misé son cheval sur l’or noir, le royaume, lui, a engagé son pari sur la matière grise, fait le choix de l’effort et de l’agitation d'idées pour fabriquer l’avenir.