Interdits d’accès aux abattoirs de Casablanca, les membres d’une mission parlementaire suspendent leurs travaux

Carcasses de viande suspendues, après un abattage rituel.  . DR

Revue de presseKiosque360. Les membres d’une mission parlementaire exploratoire ont décidé de suspendre leurs travaux pour protester contre l'interdiction qui leur a été faite, par des agents de sécurité privée, d'accéder aux abattoirs de Casablanca. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 27/09/2022 à 21h32

Les membres de la mission parlementaire exploratoire chargée de s’enquérir du fonctionnement des réseaux de distribution et de commercialisation des produits agricoles ont décidé, lundi dernier, de suspendre leurs travaux. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 28 septembre, que cette décision survient après la visite effectuée, courant septembre, aux abattoirs de Casablanca dont l’accès leur a été interdit par des agents de sécurité privée. De plus, les membres de cette mission, issue de la commission des secteurs productifs, n’ont reçu ni éclaircissements ni excuses de la partie derrière cette décision. 

Afin de contenir les répercussions de cette crise, le président du Parlement, Rachid Talbi Alami, les a invités à une réunion d’urgence ce mercredi 28 septembre. Des sources parlementaires ont indiqué au quotidien Assabah que la décision d’interdiction d’accès aux abattoirs a été prise sur instructions d’une partie anonyme. Il faut préciser que les provocations des agents de sécurité privée envers les parlementaires ont été commises en présence du pacha et du caïd.

Le quotidien Assabah souligne que cette décision est d’autant plus étonnante que l’accès aux abattoirs est ouvert au public. Les mêmes sources indiquent que, si la réunion avec le président de la chambre des représentants ne débouche sur aucun résultat réhabilitant le rôle du Parlement, plusieurs membres de cette mission risquent de se retirer définitivement. Les parlementaires de l’opposition ont toutefois demandé à la mission de poursuivre ses travaux, d'autant que de graves dysfonctionnements ont été constatés dans la gestion des abattoirs. 

La publication d’un rapport, ajoutent les députés de l’opposition, est à même de révéler de nombreux scandales qui pourraient mener certains responsables devant la justice. Il circule, dans les coulisses de l’institution législative, des rumeurs selon lesquelles le lobby des marchés de gros cherche, par tous les moyens, de faire échouer cette mission exploratoire. Des personnes influentes, surnommées «Channaka», prétendent être proches d’un responsable gouvernemental qui les protège contre toute inspection ou reddition de comptes. Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Seddiki, a dû se rendre au Parlement pour une réunion avec les membres de la mission parlementaire, après que la majorité d’entre eux ont refusé de discuter avec les directeurs de ce département.

Par Hassan Benadad
Le 27/09/2022 à 21h32