Infrastructures: Nizar Baraka menace de sanctions pénales les constructeurs de ponts non conformes aux normes

Nizar Baraka, ministre de l'Équipement et de l'eau

Nizar Baraka, ministre de l'Équipement et de l'Eau.

Revue de presseLe ministre de l’Équipement et de l’Eau a décidé de poursuivre en justice les fonctionnaires et les entrepreneurs impliqués dans des fraudes dans la construction de ponts. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 17/03/2023 à 22h15

Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a décidé de demander des comptes à des fonctionnaires et à des entrepreneurs soupçonnés de corruption et de malfaçon dans la construction de ponts.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (18 et 19 mars), que face à ces actions frauduleuses, le ministère a décidé de créer une instance spéciale chargée de la gestion et de la réactualisation des données relatives aux ouvrages concernés. La décision du ministre Baraka survient après que des députés de la Commission des infrastructures à la Chambre des représentants ont dénoncé la complicité de certains directeurs provinciaux dans ce département, ainsi que celle des entrepreneurs auxquels étaient adjugés les marchés de construction des ponts.

Un député istiqlalien, proche du ministre de l’Équipement et de l’Eau, a dans une question écrite dévoilé l’ampleur de la corruption qui sévit dans ce secteur, où des travaux d’édification sont toujours à l’arrêt. Alors que le département de tutelle a déboursé près d’un milliard de dirhams dans la réhabilitation de ces ponts, leur construction a été entachée par des fraudes, des défauts techniques ainsi que des malfaçons causées notamment par la mauvaise qualité des matériaux utilisés (sable, ciment et fer).

Le quotidien Assabah souligne que plusieurs députés de la Commission des infrastructures ont réclamé le déferrement devant les tribunaux des crimes financiers des dossiers incriminés qui ont fait l’objet de rapports accablants, après des audits réalisés par l’inspection générale du ministère de tutelle. Sauf que des parties influentes au sein de la direction centrale de ce département ont préféré enterrer ces dossiers explosifs au lieu de les présenter à la justice. C’est ce qui a poussé le ministre Nizar Baraka à ouvrir une enquête afin de déterminer les responsabilités des uns et des autres.

D’après une source de ce département, le gouvernement aurait dépensé près d’un milliard de dirhams dans la construction de ponts qui se sont avérés non conformes aux requis techniques. Confrontés aux critiques des députés, les décideurs de la direction des routes se contenteraient de donner des réponses évasives ou des justifications peu convaincantes. Ils affirmeraient ainsi être en train de réaliser des études techniques détaillées, ou de chercher à engager de nouveaux prestataires après la résiliation des contrats des entreprises adjudicataires des marchés sans en respecter les cahiers des charges.

Par Hassan Benadad
Le 17/03/2023 à 22h15