"Je n'embrasse pas les mains, je porte la tenue vestimentaire qui me plaît. J'ai rencontré deux fois le roi et je l'ai salué à ma convenance. Je suis contre ces us et coutumes", a affirmé El Omari lors d'un débat organisé par la Fondation culturelle fkih Tétouanais. Le dirigeant PAMiste a expliqué que le Chef de gouvernement ne doit pas "s'enfermer dans le cercle des traditions pour échapper à ses responsabilités et ses prérogatives politiques. Il faut qu'il fonce". Cette déclaration est surprenante de la part d'un leader politique qui aime se prévaloir de sa proximité avec le palais. Ilyas Omari sait ou devrait savoir que le roi n'oblige personne à le saluer avec un baiseman et que depuis nombre d'années, cette pratique, qui relève d'une tradition liée au respect, est laissée au libre arbitre du Marocain amené à saluer le souverain.
Ilyas El Omari critiquait également le refus du Chef de gouvernement de se rendre sur les lieux de catastrophes et d’y rencontrer des victimes après que le roi s'est exprimé en premier en apportant son aide aux victimes et aux proches.
"Je rejette l'explication de Benkirane quand il motive son absence sur des lieux d’accident ou de catastrophe par le fait que le souverain se soit déjà exprimé au nom du peuple marocain sur ces questions. Personne ne lui dira pourquoi il s'est comporté ainsi".
Sur la question de savoir pourquoi le Chef de gouvernement pose toujours le supposé problème des "poches de résistance qui lui barrent le chemin de ses réformes". El Omari estime que Bekirane se sert de cette excuse "pour cacher son échec". "Il n'a que deux solutions dans ce cas, soit il rejoint cette résistance, soit il descend au Parlement pour dire qu'il a échoué et poser les clés. C'est simple".
Ilyass El Omari s’est montré très virulent à l'égard de Benkirane en l'accusant de ne pas assumer pleinement ses prérogatives. "Il n'a pas réussi à appliquer démocratiquement totalement la Constitution", a-t-il estimé avant de qualifier le PJD, sans le citer, d'être "une partie des Frères musulmans". "Ils (les membres du PJD) estiment que leur victoire aux (dernières) élections est un acte divin. Ils veulent gouverner et agir sur la base de cet acte divin. Il n'y a pas de démocratie avec ces gens-là", a-t-il commenté.
Quant au fait de savoir si la situation a changé par rapport au Printemps arabe, le numéro 2 du PAM a répondu: "Vu que la mise en oeuvre de la démocratie a été reportée, vu que la crise économique s'aggrave, vu que les libertés publiques sont bafouées, les ingrédients de l'explosion (sociale) demeurent car le contenu de celle-ci a été capitalisé par les islamistes. Ils partagent le contenu de cette situation mais pas la Nation. Il n'existe pas chez ces gens un intérêt pour la Nation partagée".






