«Sur le plan émotionnel, c’était pour moi, et certainement pour beaucoup de personnes de ma génération, un moment exceptionnel», explique M. Benaddi. «Ceux qui étaient jeunes militants au moment de la Marche Verte peuvent mesurer l’importance de cet épisode. Alhamdoulilah que nous avons pu vivre jusqu’à ce moment historique. Désormais, comme l’a dit hier Sa Majesté dans son discours, il y aura un avant et un après.»
Pour Hassan Benaddi, la résolution 2797 s’inscrit dans la continuité d’une vision tracée par la monarchie marocaine depuis le règne de Mohammed V. «Si l’on veut qualifier le règne de Mohammed V, c’est le règne de la libération. Né sous le protectorat, il est devenu roi libérateur. Le parachèvement de notre souveraineté a été entamé par Sa Majesté Hassan II, avec des initiatives que seul un roi pouvait prendre, parfois dans des conditions inattendues», souligne-t-il.
L’ancien SG du PAM rappelle les obstacles auxquels le Maroc était confronté: «Pour la Marche Verte, les forces étaient limitées, le contexte international dominé par la guerre froide, et une partie du monde soutenait nos adversaires. Nous étions isolés, mais nous avions notre détermination, notre unité et notre enthousiasme.»
Quant au règne de Mohammed VI, Benaddi met en avant la capacité de la monarchie à adapter sa stratégie aux réalités contemporaines. «Nous sommes entrés dans un monde où la fin de la guerre froide a bouleversé les repères. Sa Majesté Mohammed VI a inventé une ré-doctrine, la doctrine du réalisme militant: garder ses rêves et ambitions, mais tenir compte de la réalité de ce qui se trouve en face. C’est ce réalisme qui a permis de transformer des défis diplomatiques en victoires éclatantes, jusqu’au vote historique du Conseil de sécurité.»
Selon Benaddi, cette victoire est aussi une leçon méthodologique: «Nos adversaires restent prisonniers des slogans et des discours éloignés de la réalité. Grâce à notre système monarchique, nous avons pu gérer le long cours et saisir le moment propice pour atteindre nos objectifs, comme disait Hassan II: un fruit doit mûrir à son terme.»
Merci l’artiste!
Benaddi souligne également la prudence et la mesure dans l’expression de la victoire: «Sa Majesté a rappelé de ne pas céder au triomphalisme. L’important est de poursuivre le travail avec sérieux et humilité. Il ne s’agit pas de vainqueurs ou de vaincus, mais d’un effort collectif qui vient juste de commencer.»
L’ancien secrétaire général du PAM appelle à une réflexion sur l’avenir du Maghreb. «Une nouvelle période s’ouvre, où l’État et toutes les forces vives de nos pays doivent participer à la restauration émotionnelle et conceptuelle, pour favoriser le rapprochement entre les peuples de la région. Politiques, intellectuels, militants, syndicalistes et universitaires doivent collaborer pour dépasser les blessures du passé et construire une dynamique collective qui mène à la paix, à l’unité et à la prospérité.»
«C’est une page nouvelle qui invite à la mobilisation, chacun selon ses moyens. Je voudrais remercier notre Roi, l’artiste de cette œuvre historique. Bravo. Merci l’artiste!», conclut Hassan Benaddi.








