Lors d’une conférence de presse, le chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP, opposition), Driss Sentissi, a réclamé, au nom de son parti, l’urgence «d’annuler le décret» ayant instauré le nouveau statut unifié des enseignants et d’engager «immédiatement les négociations avec les syndicats afin de trouver les solutions à toutes les catégories de la profession».
«Le grand perdant dans le bras de fer actuel, ce sont les élèves, les parents et l’État», a martelé le président du groupe des harakis qui a fait endosser la responsabilité de ce problème «au gouvernement et non pas à la seule partie représentée par le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa».
Il s’est en outre demandé pourquoi ce décret accompagnant cette réforme n’a pas été validé par l’instance consultative du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. «Maintenant, alors qu’on est dans l’impasse, il faut négocier et trouver des solutions progressives aux enseignants, car la période du dialogue a été dépassée», a souligné Driss Sentissi en affirmant que «le problème des enseignants contractuels n’a jusqu’ici pas été résolu».
Selon ce dernier, le nouveau statut des enseignants est resté muet sur le règlement des salaires et des primes au profit d’un grand nombre de professeurs répertoriés sous différentes rubriques. «On ne peut pas tout résoudre, mais il faut accorder un intérêt aux priorités en dressant un agenda précis pour régler graduellement tous les cas», a-t-il expliqué. «Il faut que nos enfants regagnent les bancs de l’école et mettre fin aux grèves. Cela passe impérativement par l’annulation de ce statut et l’entame des négociations en vue de mettre en place une autre réforme», a déclaré Driss Sentissi qui a rappelé que son parti a déjà alerté l’opinion publique sur les aspects négatifs de la réforme qui fut dévoilée dès janvier 2023, lors d’une rencontre entre le gouvernement et les syndicats.
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«Les accolades lors de la signature de l’accord en janvier 2023 ont été des signes trompeurs sachant que la réforme a omis les salaires des enseignants», a estimé le député haraki. Ce dernier a d’autre part critiqué le gouvernement pour avoir présenté et adopté une loi de finances 2024 «stérile» qui «n’a apporté aucune mesure effective en faveur de la promotion de l’emploi».
«Cette loi n’a pas pris en considération les intérêts de la classe moyenne qui fait face à la flambée des prix et à une détérioration du pouvoir d’achat», a-t-il ajouté. Et de conclure, enfin, évoquant un autre problème national, que «le monde rural reste toujours marginalisé» dans cette loi des finances.