Le ministre a précisé, de prime abord, que les trois secteurs (Jeunesse, Culture, Communication) se chevauchaient, s’entremêlaient en formant un seul bloc homogène autour de la jeunesse et des jeunes, qui constituent des éléments centraux dans sa politique de réformes.
«Ma mission est un défi que j’aspire relever au profit notamment de la jeunesse, de la culture et de la communication», a affirmé Mehdi Bensaïd, un des plus jeunes ministres de l’Exécutif de Aziz Akhannouch, signalant au passage qu’il commencera à créer et à moderniser les maisons de jeunes en les «équipant toutes».
Mais une des solutions clés pour pouvoir émanciper la jeunesse réside dans la formation professionnelle: «former la jeunesse, c’est aussi établir le pont direct avec le secteur de la culture dont je veux développer et diversifier son industrie à travers la formation», a-t-il déclaré, en confirmant par ailleurs son projet de création d’une carte de services gratuite, dédiée aux jeunes.
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«Cette carte facilitera aux jeunes d’accéder aux maisons de jeunes, aux stades de sport, aux bibliothèques… Elle encouragera la mobilité pour permettre la circulation entre les villes et les régions», a-t-il révélé.
Le ministre considère aussi qu’entre la jeunesse et la culture, le Maroc a besoin de créer «un marché doté de compétences formées, d’infrastructures disponibles et d’offres artistiques de qualité».
Mehdi Bensaïd prévoit de créer 150.000 salles de cinéma et de théâtre d’ici la fin de 2022.
Au cours de cette émission, il a aussi annoncé la signature prochaine d’une convention d’investissement (avec le secteur privé), pour la réalisation de 25 complexes artistiques (salles de cinéma et de théâtre).
En évoquant un autre aspect de l’industrie culturelle, le ministre a reconnu que la production théâtrale et cinématographique nationale avait besoin de plus d’investissements financiers, et a espéré associer le secteur privé dans cette démarche.
«Un épisode d’un téléfilm étranger coûte un million de dollars alors qu’une pièce théâtrale au Maroc n’apporte à son producteur et à ses artistes que 100.000 dirhams par an, tel est le constat amer, car la production nationale ne vit qu’à travers la subvention que lui accorde l’Etat», a-t-il souligné.
Le ministre a d’autre part salué le rôle que joue la Fondation nationale des musées dans la promotion des arts et de la peinture. «Mehdi Qotbi et les artistes peintres du Maroc oeuvrent pour le rayonnement culturel du pays», a-t-il déclaré, observant que «les exportations du Maroc en matière d’oeuvres d’art se sont élevées (en 2021) à 50 millions de dirhams».
Enchaînant par ailleurs sur la situation critique de la presse écrite du pays, Mehdi Bensaïd a indiqué que le gouvernement allait prendre, vers la fin du mois de mars, une décision concernant le soutien étatique à ce secteur qui traverse une crise financière aggravée notamment par la pandémie.
A propos de sa formation politique, le Parti authenticité et modernité (PAM, majorité), le membre du bureau politique de ce parti de la coalition gouvernementale a assuré que la situation interne était paisible, sans aucun accroc.
A la question de savoir pourquoi le leader du parti, Abdellatif Ouahbi, effectuait moins de sorties médiatiques tonitruantes, alors qu’il y excellait quand il était dans l’opposition, Mehdi Bensaïd a jugé cette attitude «normale», étant donné qu’il s’agissait là, aujourd’hui, d’un ministre en exercice.