Gestion de l’eau: la nouvelle feuille de route tracée par le Roi

Eau potable. (Photo d'illustration)

Eau potable. (Photo d'illustration) . DR

Dans son discours, adressé ce vendredi 14 octobre 2022 au Parlement, le roi Mohammed VI a insisté sur un traitement diligent de la problématique de l’eau, dans toutes ses dimensions et sur un changement véritable de comportement dans notre rapport à l’eau.

Le 14/10/2022 à 19h44

Le constat dressé par le roi Mohammed VI, dans son discours adressé ce vendredi 14 octobre 2022 au Parlement, est sans concessions: le pays traverse actuellement la période de sécheresse la plus intense qu’il ait connue depuis plus de trois décennies.

La problématique de l’eau a été l’un des deux axes traités par le Souverain dans ce discours. Et le Maroc a anticipé. «Nous avons adopté, dès le mois de février dernier, dans le cadre du Plan de lutte contre les effets de la sécheresse, des mesures d’anticipation visant à garantir la disponibilité de l’eau potable, à soutenir les agriculteurs, à préserver le bétail», a rappelé le Roi. La question de l’eau a également fait l’objet de plusieurs séances de travail qui ont abouti à l’élaboration du Programme national prioritaire de l’Eau 2022-2027. Le Souverain a par ailleurs souligné que 50 nouveaux ouvrages de grande ou moyenne tailles ont été érigés depuis son accession au Trône et que 20 autres sont en cours.

A cela s’ajoute la mise en place d’interconnexions hydrauliques et la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer, en plus de l’affermissement de l’orientation visant à assurer l’économie de l’eau, notamment en matière d’irrigation.

Cela étant, l’état actuel des ressources hydriques «exige de nous, un devoir de vérité et de responsabilité» et «la seule construction d’équipements hydrauliques, si indispensable et importante soit-elle, ne suffit pas à régler tous les problèmes», a souligné le roi Mohammed VI.

Le Souverain appelle à un traitement diligent de la problématique de l’eau, dans toutes ses dimensions, et notamment à une rupture avec toutes les formes de gaspillage ou d’exploitation anarchique et irresponsable de cette ressource vitale, en dehors de toute surenchère politique, ni d’argument pour alimenter des tensions sociales.

«Il nous incombe, à nous tous, en tant que Marocains, de redoubler d’efforts pour faire un usage responsable et rationnel de l’eau. Cela passe par un changement véritable de comportement dans notre rapport à l’eau. Et en la matière, les administrations et les services publics se doivent de donner l’exemple», préconise le roi Mohammed VI.

Le devoir de responsabilité impose désormais, insiste le Souverain, des choix durables et intégrés, ainsi que davantage de solidarité et d’efficacité et ce, dans le cadre du nouveau Plan national de l’eau, «dont Nous appelons de nos vœux la mise en œuvre diligente».

Voici les orientations royales pour y parvenir, telles que figurant dans le discours royal.«-Premièrement: il est nécessaire de lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et technologies nouvelles, dans le domaine de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées.

-Deuxièmement: il est impératif d’accorder une attention particulière à une exploitation rationnelle des eaux souterraines et à la préservation des nappes phréatiques, en mettant fin au phénomène de pompage illégal et au creusement de puits anarchiques.

-Troisièmement: il est essentiel de garder à l’esprit que la question de l’eau n’est pas l’affaire exclusive d’une politique sectorielle isolée, mais qu’elle constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs. Il en résulte que les stratégies sectorielles doivent être constamment mises à jour en fonction de la pression exercée sur les ressources en eau ainsi que sur leur évolution future.

-Quatrièmement: il est indispensable de prendre en compte le coût réel de l’eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, de considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût.»

Par Tarik Qattab
Le 14/10/2022 à 19h44