Gaza, Qatar et Syrie. «Inacceptables et dangereuses»: le Maroc condamne de nouveau les attaques israéliennes

Nasser Bourita a fermement condamné les appels d’Israël invitant les Palestiniens à quitter Gaza ainsi que les agressions commises contre la Syrie et le Qatar.

Le 11/09/2025 à 16h42

VidéoPar la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le Maroc a fermement condamné les appels d’Israël invitant les Palestiniens à quitter Gaza. Le chef de la diplomatie a également dénoncé les agressions commises contre la Syrie et le Qatar, réaffirmant la position constante du Royaume en faveur du respect du droit international et de la stabilité régionale.

Jeudi, à Rabat, lors d’une conférence de presse conjointe avec la commissaire européenne en charge de la Méditerranée, Dubravka Šuica, Nasser Bourita a dénoncé avec force les appels israéliens adressés aux Palestiniens de Gaza pour les pousser à se déplacer vers une prétendue «zone humanitaire» dans le sud de l’enclave. Il a condamné «des déclarations provocatrices» et «des violations inacceptables» qui, selon lui, «mettent en péril l’ensemble de la région».

Le chef de la diplomatie marocaine a souligné que l’armée israélienne semble vouloir étendre ses opérations militaires dans la bande de Gaza, déjà frappée par la famine, afin d’en assurer le contrôle. «Il ne s’agit pas seulement d’une violation du droit international et du droit humanitaire, ou d’une atteinte aux fondements de la stabilité», a-t-il déclaré, «mais d’une menace directe à la sécurité des pays voisins».

Face à cette situation, Nasser Bourita a annoncé que le Maroc s’était prononcé en faveur de la convocation d’un sommet arabe extraordinaire et d’un autre islamique, afin de coordonner les positions régionales. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’évaluer les récentes déclarations israéliennes «à l’aune des efforts internationaux déployés depuis des décennies en faveur de la solution à deux États, qu’aujourd’hui certains tentent de compromettre totalement».

Le ministre a également dénoncé les exactions commises à Al-Qods, notamment les incursions et menaces visant les lieux saints. «Ces agissements sont particulièrement dangereux, car ils transforment une question politique en conflit religieux», a-t-il averti. «Porter atteinte à la symbolique de Jérusalem, ville de coexistence par excellence, c’est inciter à la haine et à l’extrémisme, avec des conséquences imprévisibles».

Évoquant les drames humains provoqués par les opérations israéliennes, Nasser Bourita a condamné «les actes de famine, les attaques contre les journalistes et contre des civils innocents et sans défense», des crimes qui, selon lui, «interpellent la conscience humaine et remettent en cause le respect du droit international». Il a par ailleurs rappelé que, sur instructions de Sa Majesté le roi Mohammed VI, le Maroc avait exprimé sa solidarité avec le Qatar face aux atteintes répétées à sa souveraineté et à la quiétude de son peuple.

Réaffirmant la position constante du Royaume, Nasser Bourita a insisté: «La solution à deux États reste l’unique voie possible pour résoudre la question palestinienne, à travers l’établissement d’un État indépendant sur les frontières de juin 1967, avec Al-Qods-Est pour capitale».

De son côté, la commissaire européenne Dubravka Šuica a abondé dans le même sens, tout en reconnaissant l’absence de consensus parmi les 27 États membres. «Sans un État palestinien, il ne saurait y avoir de stabilité dans la région», a-t-elle déclaré. Elle a précisé que sa prise de position s’inscrivait dans la ligne de la Commission européenne, rappelant la déclaration de sa présidente Ursula von der Leyen. «Nous restons fermement convaincus que la solution à deux États est la seule issue possible pour mettre fin au conflit israélo-palestinien», a-t-elle conclu.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 11/09/2025 à 16h42