La Chambre des représentants adoptera, ce mercredi, les deux projets de loi relatifs à la délimitation des frontières maritimes du royaume, en dépit de la controverse et des réserves que cette décision avait soulevées chez le voisin espagnol. Il s’agit du projet de loi n° 37.17 modifiant et complétant le dahir portant loi n° 1.73.211 du 26 moharrem 1393 (2 mars 1973) fixant la limite des eaux territoriales, ainsi que du projet de loi n° 38.17 modifiant et complétant la loi n° 1.81 instituant une zone économique exclusive de 200 miles marins au large des côtes marocaines.
La ratification de ces deux textes devait, en principe, avoir lieu lors de la séance plénière du lundi 22 décembre. Mais ces deux projets avaient été déprogrammés pour des raisons inconnues, bien que certains aient attribué ce «rétropédalage» à l’opposition de l’Espagne. Depuis, les responsables des deux pays ont essayé d’apaiser la situation même si, du côté marocain, on a toujours répété que cette décision relevait de la souveraineté nationale. Le porte-parole du gouvernement, El Hassan Abyaba, a été on ne peut plus clair dans plusieurs de ses déclarations. Il a notamment indiqué que la «délimitation des frontières maritimes du royaume est une décision souveraine qui ne concerne que notre pays. Le Maroc a le plein droit de prendre de telles mesures d’une manière légale et souveraine pour préserver ses frontières».
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 22 janvier, que l’adoption, ce mercredi, de ces deux projets par la Chambre des représentants va se dérouler au moment où le débat sur ce sujet demeure encore vif chez nos voisins du nord. Il est clair que la délimitation des frontières maritimes du Maroc inquiète profondément les responsables espagnols, notamment celles situées dans les zones côtières du sud, en face des Îles Canaries et sur le littoral méditerranéen. En effet, Madrid demande au Maroc de rectifier ce tracé qui risque de l’amputer de plusieurs zones maritimes, notamment près des îles précitées. Le ministère marocain des Affaires étrangères avait annoncé qu’il avait engagé un dialogue avec l’Espagne sur ce sujet, tout en signalant que le Maroc ne reviendrait pas sur sa décision.
Le chef de la diplomatie marocaine, Nacer Bourita, l’a répété à maintes reprises: «Le Maroc est dans son droit souverain, mais ne cherche pas à aller au-delà de ses droits». Ce faisant, dit-il, le royaume ne cherche aucunement à imposer le fait accompli et reste ouvert à la concertation, particulièrement avec l’Espagne. Ce sujet brûlant sera certainement au menu des discussions qu’aura Nacer Bourita avec la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, lors de la visite qu’elle effectuera vendredi prochain, à Rabat.