Il était destiné à être un des programmes phares donnant leur chance aux jeunes porteurs de projet. Il est aujourd’hui devenu l’une des principales sources de polémique au sujet du gouvernement. Le programme «Forsa» est devenu, et ce n’est pas pour les bonnes raisons, le sujet phare du moment. Et pour cause, après la polémique autour de la tutelle du programme, place désormais à la polémique autour des «influenceurs» impliqués dans son lancement.
Dans son édition du vendredi 15 avril, Assabah revient sur le tollé provoqué par la présence d’influenceurs lors d’une réunion encadrée par le ministère du Tourisme et consacrée au lancement du programme Forsa. Pourtant, comme l’écrit le journal, cette catégorie de citoyen n'a aucune légitimité constitutionnelle ni réglementaire pour participer à un travail gouvernemental, ce qui n’a pas manqué d’attirer les foudres sur l’Exécutif ces derniers jours.
Selon le journal, cette affaire montre que les membres du gouvernement ont peut-être été induits en erreur par les réseaux sociaux. Ceci ne se base pourtant sur aucune donnée scientifique, si ce n’est le nombre de «likes» et de commentaires que génèrent les publications de ces influenceurs.
D’ailleurs, Assabah rappelle que souvent, des faux-comptes sont utilisés sur les réseaux sociaux pour booster telle ou telle publication et en faire le sujet tendance du moment. Cela en contrepartie bien sûr d’une rémunération. Pour le quotidien, il faut garder en tête que les vrais influenceurs et faiseurs d’opinion ne sont pas ceux que l’on croit, mais plutôt les acteurs politiques et les journalistes intègres qui font leur travail avec abnégation.
Pour rappel, la ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a donné mardi dernier le coup d’envoi effectif du programme Forsa en présence de Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, et qui était pressenti au début pour gérer ce programme. Était également présent Mounir Jazouli, ministre délégué, chargé de l'Investissement, de la convergence et de l'évaluation des politiques publiques. Ce dernier avait déjà été évoqué par Assabah, qui faisait remarquer son absence de ce projet disputé par deux ministères, alors que sa mission est justement de s’assurer de la cohérence des politiques publiques.
Quoiqu’il en soit, et au-delà des polémiques, force est de reconnaître que les objectifs du programme Forsa restent ambitieux. Avec un budget de 1,25 milliard de dirhams pour la seule année 2022, il ne cible pas moins de 10.000 porteurs de projets, opérant dans l’ensemble des secteurs de l’économie nationale. Des financements allant jusqu’à 100.000 dirhams sont prévus dans ce cadre, en plus d’un dispositif d’accompagnement pour permettre aux bénéficiaires de réussir leur projet.