Fiscalité locale: la cagnotte promise aux élus de 2021

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Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Intérieur joue contre la montre pour offrir aux élus de 2021 un nouveau cadre fiscal. Un projet de loi actuellement devant les députés, le projet de loi 07-20 prévoit pour les collectivités territoriales des ressources fiscales plus abondantes, et surtout plus sûres et plus régulières.

Le 18/12/2020 à 18h46

Les futurs conseils élus devraient certainement disposer d’un peu plus de marge de manœuvre pour mobiliser les fonds nécessaires à la réalisation de leurs programmes. Un projet de réforme de la fiscalité locale, actuellement en examen au Parlement, devrait, en effet, entrer en vigueur à partir de janvier, soit quelques mois à peine avant les élections. En vertu de cette réforme, les communes, les régions et les conseils provinciaux et préfectoraux pourront améliorer leurs revenus et mieux programmer leurs projets de développement, écrit l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 18 décembre.

Certes, souligne l’hebdomadaire, il ne s’agit par encore d’une véritable réforme. Celle-ci devrait être portée par une loi-cadre relative à la fiscalité dont l’élaboration est encore en projet. Mais il est beaucoup plus question dans ce projet de loi d’une adaptation de la fiscalité locale aux nouvelles réformes institutionnelles et légales survenues depuis 2008. En clair, il s’agit de revoir l’assiette fiscale, dans le sens de son élargissement et de sa rationalisation, et surtout revoir aussi les mécanismes de recouvrement. Ce qui suppose une augmentation des rentrées financières, qui seront plus sûres et plus régulières.

Dans sa présentation du projet de loi devant les conseillers, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, avait parlé de plus d’équité fiscale parmi les assujettis, mais également et surtout de l’amélioration des ressources des collectivités territoriales, afin de pouvoir s’acquitter pleinement de leurs missions en matière de développement régional et local.

Quant au ministre délégué, Noureddine Boutayeb, il a évoqué l’instauration future d’une contribution professionnelle unique (CPU) intégrant l’IR, la taxe professionnelle (TP) et les cotisations sociales. Pour l’heure, le projet de loi 07-20 actuellement en débat à la première Chambre propose déjà de modifier la TP en l’intégrant dans la contribution sociale unique.

Il faut savoir, note l’hebdomadaire, que dans le système fiscal actuel, dans sa déclinaison locale, en vigueur depuis plus de 15 ans, il existe 17 taxes locales différentes dont 11 affectées à plus de 1.500 communes urbaines et rurales, 3 destinées à plus de 70 provinces et préfectures et 3 autres réservées aux 12 régions du pays. De quoi faire vivre largement les communes et autres collectivités territoriales. Mais ce n’est pas le cas.

Dans un récent rapport de la Cour des comptes consacré à la question, et dont les conclusions ont été reprises par La Vie éco, il est question d’un «faible rendement dans certains cas, en raison de l’absence de l’assiette fiscale, la non-exploitation du potentiel fiscal important à la disposition des collectivités, le caractère limité des émissions et la faiblesse des opérations de recouvrement». Les auteurs de la nouvelle loi, conclut l’hebdomadaire, comptent bien en finir avec cette situation. De quoi offrir une cagnotte appréciable aux nouveaux élus qui seront portés aux affaires locales lors des prochaines élections de 2021.

Par Amyne Asmlal
Le 18/12/2020 à 18h46

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... il faudrait penser à la problèmatique des voitures des habitants! Il y a de plus en plus de véhicules et pas assez de place pour stationner! Pourtant, la solution pourrait être la création de petites entreprises de concièrgerie de quartier, encadrées par l'autorité territoriale et les élus, employant les jeunes dudit quartier et générant des revenus profitables aux communes ....

Il faudrait en contre-partie de cette réforme, une réforme parallèle sur les conditions d"éligibilité des personnes qui appliqueront ces nouvelles dispositions et notamment leur niveau universitaire à même de comprendre les mécanismes de la vie publique. Pas de place aux niveaux primaires et secondaires car ce sont des postes de résponsabilité et de gestion des affaires publiques. L'Etat, lui même, ne recrute pour les postes de Responsabilité que les titulaires de diplômes supérieurs; alors pourquoi pas les élus ! D'autant plus que le Maroc dispose maintenant d'un nombre considérable de titulaires de diplômes supérieurs. Une réforme sans la réforme parallèle est vouée à l'échec !

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