Le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports a mis fin aux rumeurs entourant l’absence remarquée de Mustapha Slifani, directeur de l’Académie régionale d’éducation et de formation (AREF) de Béni Mellal-Khénifra, qui n’avait pas rejoint sa chaise et son bureau, en ce début de rentrée scolaire.
Dans un communiqué officiel repris par le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce mercredi 3 septembre, le ministre, Mohamed Saâd Berrada, a confirmé que Mustapha Slifani avait été démis de ses fonctions à sa propre demande, après près de sept années passées à la tête de l’académie. Officiellement, la décision intervient pour des raisons de santé, l’intéressé ayant sollicité son départ anticipé et son admission à la retraite avant l’âge légal, sur la base d’un dossier médical validé par le ministère.
En attendant la nomination d’un nouveau responsable, la gestion de l’Académie a été confiée à Mustapha Aghbal, actuel directeur du Centre régional des métiers de l’éducation et de la formation, a-t-on pu lire. Le département de tutelle a par ailleurs précisé que le poste serait bientôt ouvert à candidature, conformément aux procédures réglementaires en vigueur.
L’absence soudaine de Mustapha Slifani avait suscité une vague d’interrogations et nourri les spéculations dans le milieu éducatif et syndical. Certains avaient évoqué un départ précipité à l’étranger, notamment aux États-Unis où réside sa famille, tandis que d’autres avançaient la thèse de pressions psychologiques intenses qui l’auraient poussé à couper toute communication.
Ces rumeurs ont circulé largement sur les réseaux sociaux et dans les milieux syndicaux, jusqu’à l’intervention du ministère qui a tenu à mettre un terme aux interprétations et à rétablir la version officielle des faits. Selon plusieurs sources éducatives locales, Mustapha Slifani a dû faire face à une pression croissante dans l’exercice de ses fonctions. La région de Béni Mellal-Khénifra a en effet enregistré des résultats en retrait, se classant en bas des palmarès ministériels concernant les programmes pilotes comme les Écoles pionnières ou encore les résultats du baccalauréat, indique Al Akhbar.
Des observateurs soulignent que ces contre-performances sont liées à des facteurs structurels. Difficultés socio-économiques persistantes, fragilité des infrastructures, enclavement géographique et disparités territoriales compliquent, en effet, la mise en œuvre des réformes éducatives…
À ces contraintes, déjà en nombre, se sont ajoutées des relations tendues avec certains syndicats, ainsi qu’une poursuite judiciaire, enclenchée à la suite de plaintes et de rapports faisant état d’irrégularités présumées dans l’attribution de marchés publics et la gestion de fonds.
Le départ de Mustapha Slifani ouvre une période de transition sensible pour l’Académie de Béni Mellal-Khénifra, l’une des Régions administratives du Royaume où la question éducative est considérée comme hautement prioritaire. Les syndicats et les acteurs éducatifs locaux attendent désormais du futur directeur qu’il combine vision stratégique et capacité de gestion, afin de relever les défis, persistants, dans cette Région aux réalités complexes, conclut Al Akhbar.








