A Fès, la session du Conseil de la ville a souvent été l’occasion d'échanges virulents et de disputes entre les membres. La session de mai, qui s’est tenue vendredi, n’a pas dérogé à la règle. D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 9 mai, la réunion périodique du Conseil de la ville a viré au chaos. A peine la session ouverte, que le président, le RNIste Abdessalam Bakkali, s’était déjà attiré les foudres des conseillers aussi bien de sa majorité que de l’opposition.
Pour le quotidien, le président n’a pas su bien diriger les travaux de cette session qui a connu l’échange d’insultes, d'accusations et le recours à un langage qui n’a rien à voir avec la politique. La président avec sa manière de gérer le temps de parole, les demandes d’intervention et les points d’ordre et surtout avec ses répliques a d’ailleurs été la risée des membres présents, mais également de tous ceux qui ont suivi les travaux de la session via les réseaux sociaux, souligne le quotidien.Mais le clou du spectacle, c’est sans doute le moment où l’ancien maire de la ville, Hamid Chabat, a pris la parole. C’est là que les choses ont vraiment dégénéré. A peine son intervention entamée, que l’ancien édile a été apostrophé par un certain Aziz Lebbar, conseiller PAM de longue date. Ce dernier a tenu à lui rappeler son passé peu glorieux à la tête du Conseil de la ville, tout en veillant à agrémenter ses propos d’un lot d’accusations que Hamid Chabat s’est pris un plaisir à lui renvoyer à la figure.
Aziz Lebbar a ainsi accusé Chabat d’avoir «pillé la ville de Fès», lui lançant que, pour cela, «il n’a plus le droit de parler au nom de la ville». Dans sa réplique, l’ancien président du Conseil de la ville a accusé le conseiller communal «d'être le plus grand voleur que la ville ait connu et le plus grand dealer». Entre les deux hommes, il y a une querelle qui dure depuis des années. Tout le monde se rappelle comment, en 2014, ils en sont même venus aux poings au Parlement, rappelle le quotidien.
C’était lors de la rentrée parlementaire, le vendredi 10 octobre. Hamid Chabat, alors secrétaire général de l’Istiqlal, et Aziz Lebbar, conseiller parlementaire du PAM, ont échangé des coups dans l’enceinte même de l’hémicycle devant tout le monde. Cette rixe entre les deux hommes politiques a eu lieu suite à une réunion des partis de l’opposition. On ne sait toujours pas trop comment les deux en sont venus aux mains. Du côté de Hamid Chabat, on soutient, en effet, que cette rixe est due à un désaccord concernant le plan de réaménagement de la ville de Fès.
Aziz Lebbar, lui, avait soutenu avoir été attaqué pour avoir répondu à une pique de Chabat. Selon d’autres sources, Chabat aurait profité de l'occasion de sa rencontre avec le conseiller parlementaire pour lui souhaiter une «bonne fête ». Les deux responsables de la ville, le président et le membre du conseil communal, n’étant déjà pas en bons termes, Lebbar lui a lancé une réplique assassine: «tu as vendu Fès... espèce de voleur!». La suite est connue.