Etudiants grévistes: El Othmani et Ramid poignardent Amzazi et Doukkali dans le dos

Un sit-in des étudiants en médecine en 2019.

Un sit-in des étudiants en médecine en 2019. . DR

Revue de presseKiosque360. Les ministres PJDistes disent une chose au sein du gouvernement et son contraire quand ils sont au parti. L’exemple avec Saâd-Eddine El Othmani et Mustapha Ramid, qui ont sacrifié la solidarité gouvernementale sur l’autel du fait partisan.

Le 20/06/2019 à 22h03

Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, et son ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme, Mustapha Ramid, tous deux dirigeants du PJD, ont joué un très mauvais tour à deux de leurs collègues du gouvernement. Ainsi, Said Amzazi, ministre harakiste de l’Education nationale, et Anas Doukkali, ministre PPS de la Santé, ont été surpris de voir les deux cadors du PJD prendre fait et cause pour les étudiants grévistes des facultés de médecine ainsi que les enseignants suspendus pour avoir soutenu les grévistes, en violation de la position de fermeté qui a été prise en Conseil de gouvernement, la semaine dernière.

Selon certaines sources dont le témoignage a été rapporté par le quotidien Assabah de ce vendredi 21 juin, Amzazi et Doukkali se sont sentis trahis en voyant Ramid et El Othmani recevoir des étudiants grévistes, tout en prenant l’engagement de trouver une solution rapide à leurs doléances. Or, au sein du gouvernement, des instructions fermes ont été donnés à Amzazi et Doukkali, leur enjoignant l’ordre de ne pas céder la moindre concession aux étudiants de médecine grévistes et de s’en tenir aux seules décisions prises par le gouvernement en ce sens.

D’ailleurs, Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement, a lu un communiqué la semaine dernière devant la presse, en se faisant l’écho de la fermeté et de la solidarité du gouvernement face à un mouvement de grève manipulé, selon lui, par les extrémistes islamistes d’Al Adl Wal Ihssane qui incitent étudiants et enseignants à boycotter les examens de fin d’année, après avoir noyauté leurs syndicats.

Les ministres de la Santé et de l’Education nationale ont clairement exprimé leur mécontentement face à cette attitude, qui les jette en pâture à l’opinion publique en les désignant comme étant les responsables de la crise qui prévaut au sein des facultés de médecine et de pharmacie. En effet, El Othmani a reçu, mercredi dernier, dans son bureau à la primature, des membres du bureau du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SneSup), auxquels il a exprimé son «entière solidarité et compréhension» et promis de trouver un issue rapide. Idem pour Mustapha Ramid qui s’est chargé de recevoir les représentants des étudiants en médecine, et qui leur a assuré qu’il enquêterait sur les violations de leurs droits et les blanchirait de l’accusation qui voudrait qu’ils roulent pour Al Adl Wal Ihssane.

Selon Assabah, ces attitudes faussement conciliantes ont été dictées à El Othmani et Ramid par le directoire du PJD, qui a exigé d’eux de se démarquer des autres ministres directement concernés par les dossiers des facultés de médecine. Et tant pis pour la bonne santé du gouvernement, sa solidarité et le respect de la charte de sa majorité constitutive.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 20/06/2019 à 22h03