Depuis plusieurs jours, les pharmaciens du Grand Rabat arborent des brassards noirs afin de manifester leur mécontentement face au silence du ministre de la Santé, Amine Tahraoui, à l’égard de leurs revendications.
À l’appel de plusieurs syndicats, cette action symbolique se poursuivra jusqu’au 9 septembre. Faute de réponse, un sit-in de protestation sera organisé le jour même devant le ministère de la Santé à Rabat.
Le Maroc compte près de 14.000 pharmaciens répartis sur l’ensemble du territoire. Ces professionnels exigent notamment une révision ciblée de la politique de prix des médicaments. Ils réclament la baisse des traitements les plus onéreux – en particulier ceux destinés aux maladies chroniques et aux cancers – plutôt que de nouvelles réductions sur certains produits déjà fragilisés, menacés de disparaître du marché. Selon eux, l’équilibre des dépenses des caisses de sécurité sociale ne peut être atteint qu’en allégeant le coût des médicaments lourds et essentiels.
Amine Bouzoubaa, secrétaire général de la Confédération des syndicats de pharmaciens, rappelle que ces difficultés perdurent depuis plusieurs années. Il cite en premier lieu «la problématique de la disponibilité des médicaments», dénonçant des pénuries jugées «graves» qui compromettent la santé publique. Il alerte également sur la prolifération de médicaments vendus en ligne, dangereux car non contrôlés, ainsi que sur le «chaos» qui règne sur le marché des compléments alimentaires, écoulés depuis des années sans régulation.
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Pour lui, le véritable scandale réside dans le prix exorbitant de certains traitements, obligeant des malades à vendre leurs biens pour se soigner. Les pharmaciens, précise-t-il, ne s’opposent pas à la baisse des prix, mais refusent qu’elle soit menée de manière désordonnée et contre-productive. Selon des rapports professionnels, près de 4.000 pharmacies seraient aujourd’hui au bord de la faillite et 6.000 dans une situation économique fragile.
«Les pharmaciens sont unis et déterminés, car ils se sentent directement affectés par ces politiques irresponsables», conclut Amine Bouzoubaa.








