Les résultats définitifs des élections générales espagnoles ont révélé qu’une grande partie des Marocains résidant dans le préside occupé de Sebta avaient voté en faveur du candidat du Parti socialiste ouvrier (PSOE). Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 27 juillet, que les Marocains ont, d’une manière indirecte, voté en faveur de la politique et du programme de Pedro Sanchez visant à soutenir les «Espagnols d’origine marocaine», comme il l’a rappelé pendant la campagne électorale. Parmi les quartiers de Sebta qui ont voté massivement pour le PSOE (93%), on trouve le quartier d’El Principe où réside une majorité (10.000) de Marocains portant la nationalité espagnole. Il est suivi par le quartier Hadu et d’autres groupes d’habitations où se concentrent des Ceutiens d’origine marocaine.
Ce suffrage montre donc que les électeurs d’origine marocaine penchent pour le PSOE, comme ce fut le cas lors des élections de 2019. Un choix qui change lors des élections locales à Sebta, où les voix sont partagées entre les socialistes et le Parti populaire (PP) dirigé par Juan Vivas, qui dispose de partisans au sein de la population d’origine marocaine. Mais ces partisans changent de couleur lors des élections générales en votant pour les socialistes du PSOE. Le parti dirigé par Pedro Sanchez, qui a déjoué tous les sondages le donnant largement battu par le Parti populaire, a obtenu 122 sièges contre 136 au PP. Les socialistes, qui ont gagné deux sièges supplémentaires, ont certainement bénéficié des voix des Espagnols d’origine marocaine auxquels Sanchez a promis un soutien pendant la campagne électorale.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que la gauche dirigée par Pedro Sanchez a plus de chance de se maintenir au pouvoir en s’appuyant sur ses alliés traditionnels au Parlement (ERC, Bildu, PNV et BNG), à condition que le parti de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont ne vote pas contre lui, contrairement à son rival Alberto Núñez Feijóo qui n’a que le parti d’extrême droite, Vox, comme seul allié. Il faut préciser que le sujet «Maroc» a été très présent dans la campagne électorale où Pedro Sanchez a été on ne peut plus clair sur le soutien au plan d’autonomie au Sahara, contrairement au patron du PP qui s’est montré très ambigu.
Lors d’un débat télévisé, le leader socialiste n’a pas changé d’un iota sa position sur le Sahara en répondant à une multitude de questions de son adversaire Alberto Núñez Feijóo sur ce sujet: «La position de l’Espagne sur la question du Sahara marocain est compatible à celle des Nations Unies et semblable à des alliés européens comme l’Allemagne, la France, l’Italie et les États-Unis. L’Espagne est aujourd’hui un pays qui se respecte et qui défend la légitimité internationale, les droits de l’Homme dans le monde et toutes les causes nobles au sein des Nations Unies. C’en est fini de cette époque où l’Espagne parrainait des guerres illégales et injustes» a martelé, sans sourciller, Pedro Sanchez. Quant au leader du PP, il a versé dans l’ambivalence en appelant au retour d’un équilibre indéfini entre le Maroc, l’Algérie, l’Espagne…