L’opinion publique nord-africaine et moyen-orientale suit le déroulement de la campagne pour les élections présidentielles algériennes avec compassion, tant ce pays gâche ses opportunités avec l’histoire.
Dans tous les régimes présidentiels, les élections sont une étape d’évaluation et une occasion pour les candidats de présenter des programmes convaincants, excepté en Algérie, rapporte l’éditorialiste d’Assabah dans son édition du week-end (24 et 25 août).
En effet, chez notre voisin de l’Est, les campagnes électorales commencent et se terminent par un seul et unique sujet: le Maroc et la question du Sahara marocain. Un dossier qui se subdivise en sous-thèmes comme les stupéfiants, les feux de forêt ou la normalisation avec Israël.
Le thème est tellement ancré dans les esprits que lors des meetings, les citoyens les plus modestes, qui manquent de tout, applaudissent chaleureusement les candidats qui s’attaquent au Maroc, souligne l’éditorialiste d’Assabah. C’est dire que la question du royaume et du Sahara sont passés d’une doctrine politique au complexe psychique chez les dirigeants du Palais Al Mouradia. Un complexe contagieux au sein de la population qui croit qu’un discours politique qui n’évoque pas son hostilité envers le Maroc est dépourvu de sens.
Depuis 50 ans, les généraux d’Alger ont réussi à réaliser une étrange mixture sociétale qui a fabriqué des citoyens prêts à renoncer à leurs enjeux vitaux pour une cause fictive. Une cause créée de toutes pièces par les généraux pour justifier leur présence au pouvoir en prétextant l’existence d’un ennemi à l’ouest de leurs frontières. Autant nous compatissons avec le peuple algérien frère, autant nous ne lui souhaitons pas cette anesthésie politique et la présence excessive de la question du Sahara marocain.