Tout dernièrement encore, le premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachgar, avait émis au nom du parti qu’il dirige un avis favorable à une mesure de vote obligatoire à l’ensemble de l’électorat, afin d'éviter "la désaffection des jeunes" dans les bureaux de vote, et ainsi "augmenter (…) le taux de participation" aux différents scrutins organisés au cours de l’année 2016, lesquels avaient enregistrés de faibles scores.
Toutefois, dans un mémorandum dédié à la prochaine loi électorale, que le bureau politique de l'USFP vient de remettre au ministère de l'Intérieur, le parti de la Rose est resté silencieux sur cette revendication.
En d'autres termes, cela signifie, de l’avis d’analystes de la vie politique, que l'USFP ne réclame désormais plus cette mesure édictant le vote obligatoire de l’électorat.
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Toutefois, dans ce cahier revendicatif, le parti socialiste insiste sur le fait que les jeunes de âgés de 18 ans révolus au moment du vote soient automatiquement inscrits pour les différents scrutins de 2021 sur les listes électorales renouvelées, afin "d'assurer une plus grande participation de la jeunesse".
Par le passé, l'USFP n’a pas été la seule formation politique à avoir proposé le vote obligatoire de l’électorat.
En effet, l'Istiqlal et le FFD, soit le Front des forces démocratiques, une formation qui s'était séparée du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) avaient eux aussi défendu cette idée.
Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, s'est entre-temps, fermement opposé et pas plus tard qu’hier, mercredi 22 juillet 2020, lors de la conférence de presse conjointe tenue par les trois principaux partis de l'opposition (le PPS, le Parti Authenticité et Modernité -PAM, et l’Istiqlal), à l’instauration du vote obligatoire de l’électorat.
Cette position est également partagée par le PAM et l'Istiqlal.
"Si on adopte officiellement le système du vote obligatoire, cela sera une catastrophe, cela sera même mortel" pour les élections, a ainsi martelé Nabil Benabdellah.
Toujours à propos d’un vote obligatoire de l’électorat, il conviendrait également de rappeler que le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit avait consulté, en septembre 2019, les partis politiques sur l’éventualité d’instaurer cette mesure, et ce, en vue des différents -scrutions prévus pour 2021, censée être l’année par excellence des échéances électorales (dont celles du renouvellement des membres des Chambres professionnelles, des communes, ainsi que des Chambres des représentants et des conseillers).
Lors des précédentes échéances électorales, en 2016, le taux de participation avait été faible, tout particulièrement pour les élections législatives, où seuls 43% des 15 millions de votants inscrits s’étaient rendus aux urnes.