Dans la région de Guelmim-Oued Noun, des élus et autres notables s'évertuent à protéger ceux de leurs partisans qui se trouvent impliqués dans le trafic international de drogue. Certains politiques organisent même des fêtes pour les détenus libérés, profitant de l’occasion pour faire leur campagne électorale. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 25 août, qu’une famille influente a ainsi accueilli en héros le neveu d’un grand électeur qui venait de purger une peine de huit ans de prison pour trafic de stupéfiants. Un accueil qui a été vivement critiqué, sur la toile, par les habitants de la région. Ceux-ci ont notamment pointé du doigt une personnalité qui prétendait, disent-ils, lutter contre la corruption et le trafic de drogue. Mais il s’avère, déplorent-ils, que ce donneur de leçons cherche, lui aussi, à libérer son frère emprisonné pour trafic de drogue.
Autant dire que cette région, où les barons de la drogue sont couverts par des hommes politiques, est devenu un terreau des plus propices au trafic de hachich. D’ailleurs, les opérations de police se sont multipliées et plusieurs réseaux organisés ont été démantelés.
La dernière opération en date a ainsi permis à la police judiciaire de Guelmim d’arrêter trois individus suspectés de trafic international de drogue et de psychotropes. La DGSN, rapporte le quotidien Assabah, indique qu’une perquisition effectuée chez les deux premiers suspects interpellés a permis de saisir une voiture 4x4, quatre appareils de géolocalisation et des portables, dont un téléphone satellitaire. Après plusieurs investigations, la brigade a réussi à arrêter le troisième accusé, interpellé dans une ferme agricole située sur la route menant à Agadir. La perquisition a permis de saisir près de 3 tonnes de Chira, un bateau pneumatique, des moteurs de zodiac et des instruments de navigation utilisés dans le trafic de drogue par voie maritime. Les trois prévenus, âgés de 34 à 36 ans, ont été placés en garde à vue pour enquête sous la supervision du parquet.