El Youssoufi : «La position de l'Algérie fait du tort au Maghreb»

Abderrahman et Helen Youssoufi lors d'un vernissage à Casablanca.

Abderrahman et Helen Youssoufi lors d'un vernissage à Casablanca. . Brahim Taougar - Le360

L’ancien Premier ministre et membre fondateur de l’USFP estime que le roi a clarifié la position du Maroc à l’égard de ses provinces du Sud. Une position partagée également par des politologues.

Le 07/11/2014 à 06h53

L'ancien Premier ministre socialiste du Maroc, Abderrahmane El Youssoufi a estimé que le discours du roi Mohammed VI, prononcé jeudi soir à la nation à l'occasion du 39ème anniversaire de la Marche verte, contenait "beaucoup de vérités", dénonçant l'attitude provocatrice de "nos voisins" à l'égard des provinces sahariennes du royaume.

"Il y a dans ce discours des vérités importantes qui interpellent plusieurs parties dans le but d'agir sérieusement et avec responsabilité. Il s'adresse notamment aux citoyens et à nos voisins", a déclaré à Le360 El Youssoufi, un des membres fondateurs de l'USFP. "Le roi nous a habitués à clarifier les positions du Maroc à l'égard de ses provinces du sud. La position de nos voisins porte atteinte à nos intérêts et à ceux de la région. La construction du Maghreb est gelée et cela a des répercussions négatives sur l'économie régionale et sur les intérêts des peuples de la région. Il faut reconnaître que la position de l'Algérie fait du tort au Maghreb".

Par ailleurs, le président du Centre marocain des études stratégiques Mohamed Benhamou a abondé dans le même sens, qualifiant le discours du roi "d'historique, ferme et clair". "Ce discours pointe du doigt les ambiguïtés de certaines parties en particulier celles en provenance d'Alger, des Nations-Unies et appelle à la clarté dans les positions. On ne peut plus continuer de divulguer de fausses allégations en instrumentalisant les droits de l'Homme et en avançant des mensonges selon lesquelles le Maroc exploite les ressources de cette région. Cette région fait partie de notre corps et nous y avons investi parce que nous sommes un et un seul corps", a souligné le politologue, assurant que le royaume "ne peut plus accepter cette déformation de l'histoire".

De son côté, un autre politologue, Saoud Al Atlassi, a estimé que le discours du roi est un "manifeste, un début d'une nouvelle ère. Il est l'équivalent du discours royal du 9 mars 2012 qui introduit d'importantes réformes politiques et sociales". "Il s'adresse, selon lui non seulement à nos voisins mais aussi aux citoyens malveillants qui profitent de l'économie de rente au nom du patriotisme. On est patriote ou un traitre, on ne peut pas être les deux à la fois". S'exprimant en sa qualité de représentant de l'Organisation afro-asiatique pour la paix et la solidarité, Atlassi estime que le message est clair pour ceux qui doutent encore de la Marocanité du Sahara. "Le souverain a insisté sur le fait que l'affaire du Sahara n'est pas une question de frontière mais d'existence".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 07/11/2014 à 06h53