"Le film a essuyé deux refus de financement par une commission indépendante au Maroc. Le lieu de tournage a été aussi refusé. Ce film porte atteinte à l'image de marque de la femme, des valeurs et du Maroc. La décision n'est ni idéologique ni politique", s'est défendu le ministre de la Communication en marge d'une intervention devant la Chambre des représentants. "Pour le gouvernement, a-t-il ajouté, il était indispensable de prendre cette décision".
Alors que des voix ont réclamé sa démission, Mustapha El Khalfi précise: "Un ministre doit-il démissionner parce qu'il a appliqué ses prérogatives et les lois dans un pays où la société a exprimé son soutien à cette interdiction?". Le ministre estime que les opposants "ont exprimé librement leur attitude". "C'est leur droit de rejeter l'interdiction". Et d'ajouter qu'en "Grande Bretagne les autorités ont interdit en 2015 le film “Hate crime” qui racontait des violences contre une famille juive. En France, également le film “L'apôtre” a été aussi censuré".
En réponse à ceux qui affirment que le film de Nabil Ayaouch ne reflète qu'une réalité de la société, Mustapha El Khalfi a précisé que les problèmes de la discrimination, du racisme et des atteintes aux valeurs religieuses sont aussi des réalités, mais que ce n'est pourtant pas une raison "de les promouvoir dans des films".
"L'interdiction du film a été prise dans le cadre des prérogatives que m'offrent les lois régissant ce domaine", a-t-il conclu.