Éducation nationale: entre les mouvements de grèves et des syndromes de «complotite aiguë»

Une salle de classe (photo d'illustration)

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Revue de presseLe mouvement de grève des enseignants serait, en fait, manipulé à des fins politiques inavouées. Avec la multitude des «coordinations» syndicales d’enseignants, un encadrement qui laisse à désirer et le net recul des syndicats institués, «les choses commencent à dégénérer dans un secteur national qui donnait l’exemple en matière d’organisation, de dialogue, de protestation et de négociations», proteste l’éditorialiste d’Assabah.

Le 06/11/2023 à 19h16

Le secteur de l’Éducation nationale, avec ses «coordinations», ses «syndicats», ses «instances», ses «groupements» et ses «sensibilités», entame son deuxième mois de grèves, de sit-ins et de marches, aussi bien locales que nationales.

«Dès qu’une forme de protestation prend fin, avec l’objectif d’envoyer des messages aux autorités compétentes afin de prendre en compte le cahier revendicatif en vue de l’examiner et d’ouvrir un dialogue à cet effet», d’autres coordinations appellent, en un temps record, «à une autre forme de protestation, à tel point que la grève semble devenir une fin en soi, au lieu d’être un moyen de pression temporaire envers qui de droit», écrit l’éditorialiste d’Assabah de ce mardi 7 novembre 2023.

Selon cet éditorial, «les choses commencent à dégénérer dans un secteur national qui donnait l’exemple en matière d’organisation, de dialogue, de protestation et de négociations autour des revendications primordiales des enseignants, des cadres et des élèves, avec la prudence de faire prévaloir l’intérêt général du pays, et tout particulièrement celui de l’école publique».

Avec le «fléau des coordinations», un mouvement qui a pris de l’ampleur, et le recul des centrales syndicales et de leur rôle, écrit l’éditorialiste, «le terrain a été investi par plus de dix-sept coordinations, conduites par des nouvelles recrues et certains contractuels qui réduisent leur existence en un ensemble de revendications matérielles au lieu de s’intéresser à la dimension lointaine du choix de la noble fonction de l’enseignement».

Selon Assabah, «ce n’est pas la première fois qu’un projet de statut provoque de vifs débats entre le gouvernement et les secteurs concernés (Santé, Justice, Equipement, Agriculture, les Mines et même l’Enseignement auparavant)», mais, a-t-il souligné, «cette fois, il y a la confusion des revendications et l’enchevêtrement de l’anarchie et du mauvais encadrement avec de nombreuses coordinations».

Cette situation balise la voie, a-t-il fait remarquer, «à des comportements opportunistes, à l’exploitation, à l’instrumentalisation et la mise à profit de la légitime bataille des enseignants à des fins politiques invisibles à l’œil nu, mais démontrables par plusieurs indicateurs».

Alors que le Chef du Gouvernement a eu une série de réunions avec les syndicats, dans l’objectif d’œuvrer à améliorer le statut parallèlement à la poursuite de la réforme du secteur, «les mauvaises intentions ont rejeté toutes ces options, en optant pour l’escalade avec l’organisation d’une marche à partir du parlement au siège du ministère de tutelle». Autant dire que tout cela sent le complot, laisse fortement entendre l’éditorialiste.

Par Mohamed Younsi
Le 06/11/2023 à 19h16