Droits de l’Homme: la DIDH répond à Amnesty International, qui «pèche par un manque de crédibilité et de professionnalisme»

Le siège de la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme, à Rabat.

La Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH) a affirmé, le lundi 7 mai, que la partie consacrée au Maroc dans le rapport d’Amnesty International au titre de l’année 2023, publié le 24 avril dernier, constitue une preuve de plus de l’acharnement systématique de cette organisation et de son obstination à poursuivre ses campagnes contre le Royaume.

Le 06/05/2024 à 21h52

Dans un communiqué, la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH) souligne que les campagnes menées par Amnesty International contre le Maroc s’appuient sur «une démarche sélective dans la présentation des données, le choix des affaires, et dans la manière d’exposer les dossiers, en tirant de manière arbitraire des conclusions erronées sur la base de faux récits et d’allégations dénuées de tout fondement».

Amnesty International a avancé de manière mensongère, poursuit la même source, des allégations «d’intolérance à l’égard de la liberté d’expression», sur la base de certaines affaires sélectionnées, jugées ou en cours de jugement, sans tenir compte du fait que cette approche constitue une violation de la primauté de la loi et du principe d’égalité, ainsi qu’une consécration d’une démarche d’'impunité offrant protection à certains individus impliqués dans des affaires de crimes relevant du droit public, et niant le droit des victimes à la justice. Pour la DIDH, «l’approche d’Amnesty International s’inscrit aux antipodes des règles fondamentales des droits de l’Homme, telles que proclamées constamment par les mécanismes internationaux».

En s’appuyant sur des affaires en dehors de la période couverte par ledit rapport, dans le but de les instrumentaliser, Amnesty International a péché par «un manque de crédibilité et de professionnalisme, nécessaires pour évaluer la situation des droits de l’Homme à travers le monde, fait observer la même source». La délégation a également fustigé l’attitude de l’organisation, qui a adopté délibérément une «classification arbitraire» au sujet de certains cas qu’elle a inscrits comme relevant de la torture, alors que certains cas concernent la procédure d’extradition dans le cadre de la coopération judiciaire internationale, tandis que pour d’autres, aucun fait n’a été prouvé permettant de les classer comme relevant de la torture.

Le recours de cette organisation à ce genre de subterfuges au moyen d’une classification biaisée, de manière délibérée et arbitraire, des allégations, à des desseins de provocation, «fait partie de son approche de manipulation, d’instrumentalisation et d’exploitation dans le but de servir des intérêts particuliers», indique le communiqué, ajoutant que «toute allégation de torture exige de cette organisation de mener les recherches et les investigations requises pour en vérifier la véracité avant de l’adopter dans le rapport», d’autant plus qu’aucun de ces cas n’a fait l’objet de plaintes ou doléances auprès des autorités compétentes.

Certaines données d’Amnesty International contredisent des documents onusiens

Ainsi, fait observer la DIDH, Amnesty International a choisi, encore une fois, concernant les événements qu’a connus la région de Nador-Melilla, de passer sous silence toutes les données et tous les éclaircissements fournis par les autorités marocaines à plusieurs reprises aux mécanismes onusiens des droits de l’Homme, et qui ont été publiés sur le site officiel de ces mécanismes, lesquels comprennent des explications détaillées sur ce qui s’est passé, ainsi que les mesures prises par le Royaume conformément aux exigences des droits de l’Homme, de la justice et de l’État de droit, y compris les conclusions des recherches et investigations dans cette affaire.

«Les éléments sur lesquels s’est basée l’organisation concernant ces événements n’ont pas prêté attention aux données contenues dans les documents des Nations unies», relève la même source, notant que certaines données figurant dans le rapport contredisent parfois les documents onusiens.

Par ailleurs, la délégation interministérielle a relevé que les responsables de l’élaboration du rapport ont omis sciemment omis d’évoquer les graves violations systématiques des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, en dépit des rapports internationaux successifs faisant état de cas connus susceptibles de faire l’objet d’investigations et de recherches, pointant «la partialité flagrante de cette organisation qui a choisi de s’immiscer dans les attributions du Conseil de sécurité concernant le mandat de la MINURSO».

Pour toutes ces considérations, la délégation interministérielle exprime son rejet en bloc des allégations infondées et les positions partielles contenues dans le rapport d’Amnesty International concernant le Maroc, réitérant sa disposition à interagir de manière constructive et positive avec les rapports sérieux des organisations internationales responsables et crédibles et ce, en fournissant toutes les précisions et données de nature à contribuer à la réalisation de rapports objectifs et réalistes sur la situation des droits de l’Homme dans le Royaume.

Par Le360 (avec MAP)
Le 06/05/2024 à 21h52